Samedi 30 Mai 2015

Le ciblage de léinflation sur la bonne voie

Analyse du Marché Boursier Marocain

Bank Al-Maghrib (BAM) et le Fonds monétaire international (FMI) ont organisé à Rabat un séminaire régional de haut niveau sur le thème : «Défis de la poli- tique monétaire au niveau de la région MENA et avantages de l’adoption d’un dispositif structurel de prévision et d’analyse». Ce séminaire a réuni, selon un communiqué de la Banque centrale, des responsables des Banques centrales de la région MENA (Algérie, Jordanie, Mauritanie et Tunisie), ainsi que des décideurs internationaux de la République Tchèque, de Macédoine, et de Turquie. L’intérêt d’un tel échange est d’avoir un partage d’expériences sur les défis majeurs que ces différentes institutions ont rencontrés lors de la transition d’un cadre de politique monétaire à un autre. Pour le Maroc, l’enjeu est d’adopter le ciblage de l’inflation.

Abdellatif Jouahri, en hôte de la manifestation, a évidem- ment donné à l’assistance un large aperçu des réalisations de la Banque centrale en matière de politique moné- taire. Des réalisations guidées par l’évolution de la conjonc- ture externe, ainsi que par les choix et les orientations décidés par le Royaume en matière économique. Jouahri a ainsi mis en exergue le pro- cessus d’ouverture commer- ciale et financière du Royaume (56 accords de libre-échange), ainsi que l’ambition de devenir un hub commercial avec le lancement du chantier de Casa Finance City. Selon le Wali de BAM, «ces deux orientations nous ont interpellés par rapport à l’adéquation de la fixité de notre régime de change». D’où la décision de BAM et du ministère des Finances d’un passage graduel vers un régime de change plus flexible et l’adoption du ciblage de l’inflation.

Pour Jouahri, cette transition n’aurait pu être envisagée sans la réunion d’un certain nombre de pré requis : l’indépendance institutionnelle et organisa- tionnelle de la Banque cen- trale (effective depuis 2006) et la consolidation des capacités analytiques et prévisionnelles. Il a également rappelé, durant son allocution, le déploiement par la Banque centrale d’un ensemble de mesures concrètes (règlementation et

supervision) pour l’alignement du système financier marocain sur les meilleurs standards internationaux. «Grâce à ces efforts de mises à niveau institutionnelle, structurelle et analytique, le Maroc s’est vu classé par le FMI parmi les pays adoptant une politique monétaire d’ancrage du taux de change avec un cadre analytique proche de celui du ciblage de l’inflation», se félicite le Wali de BAM.

Cette mise à niveau, couplée à des politiques conventionnelles (injection de liquidité, baisse du taux directeur) et non conventionnelles (financement des TPME), ont per- mis au Maroc de maintenir une croissance de 4,1% entre 2009 et 2013, et de contenir l’inflation à un niveau modéré de 1,2% sur la même période. Enfin, Jouahri rappelle que BAM s’appuie sur les experts du FMI pour mener à bien ces différents chantiers. Cela se traduit par des missions d’assistance technique, mais aussi par une mission FSAP (Financial sector assessment program) afin d’évaluer le secteur financier marocain. «Nous avons demandé également l’accompagnement du FMI sur les volets opérationnels de la transition vers davantage de flexibilité du régime de change et l’adoption du ciblage de l’inflation», conclut Jouahri.

 
Amine El Kadiri
Finances News Hebdo

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