Vendredi 27 Novembre 2015

Innondations: enfin un assureur qui analyse la situation au Maroc

Analyse du Marché Boursier Marocain

Une grande partie de l'effort de la gestion des catastrophes va aujourd'hui vers le soulagement après l’événement, plutôt que la réduction des risques de survenance.

Aider les communautés à se préparer et à minimiser l’impact humain et financier avant la survenance de catastrophes peut donner de bien meilleurs résultats.

Zurich s'est penché sur la question, dans le cadre de son alliance pour la résilience aux inondations, sur la base de recherches de terrain conduites par Targa-AIDE, une organisation non gouvernementale marocaine.

 

 

35 inondations entre 1951 et 2015

Le Maroc a enregistré, entre 1951 et 2015, pas moins de 35 épisodes d’inondations. Par le passé, les crues permettaient d’irriguer les régions arides selon des pratiques ancestrales d’épandage d’eau. Mais avec la forte croissance démographique et le développement des infrastructures, ces crues génèrent des inondations qui constituent des menaces pour les populations locales. En plus, le savoir-faire local permettant de gérer ce type de situation a disparu avec le temps. Ces constats ont été tragiquement illustrés par les inondations mortelles que le sud du Maroc a connues en novembre 2014.

Ce cas d’étude au Maroc illustre la manière dont le monde change actuellement et montre l’impact exercé par ce changement sur les risques d’inondation. Avec l’urbanisation du pays, les crues qui auparavant avaient un impact positif par l’irrigation qu’elles permettaient, constituent désormais une menace pour les populations vivant dans des régions arides et semi-arides où les oueds ou wadis, généralement asséchés, sont capables de se transformer rapidement en torrents déchaînés.

Les inondations qui font l’objet de cette étude ont eu des conséquences dévastatrices dans les régions du sud du Maroc : 47 personnes ont perdu la vie et un nombre incalculable d’autres personnes ont souffert de conséquences à long terme, tant matérielles que psychologiques, en raison des dommages causés à leurs habitations, aux infrastructures de base et aux réseaux de communication et de service public.

Plusieurs mois après les inondations, les dommages causés, notamment aux réseaux d’assainissement, continuent d’affecter le quotidien et le bien-être des survivants.

La ville de Guelmim et ses environs a été la plus touchée par la première vague d’inondations, enregistrant plus de 30 décès. Alertées par la tragédie de Guelmim, les Collectivités Locales de Sidi Ifni, qui a été particulièrement touchée par la seconde vague des précipitations, ont eu le temps de prendre des mesures qui ont permis d’éviter de grandes pertes humaines. Malgré cela, les infrastructures vitales de la région ont subi des dommages considérables qui affectent encore aujourd’hui les habitants.

 

Vers des solutions de résilience

Un financement supplémentaire est actuellement mis en place, ce qui devrait contribuer à plus investir dans des solutions structurelles et non structurelles de résilience. Le CAS-FLCN (Fonds de Lutte Contre les effets des catastrophes Naturelles) est un moyen que l’Etat marocain a mis en place pour subventionner des mesures visant la gestion centrale et locale des catastrophes naturelles. Ce fonds a pour objectif de financer des projets visant à renforcer la protection des personnes vulnérables et des infrastructures immobilières à risque. Il vise également à améliorer la résilience du pays aux catastrophes.

 

En attendant, la prévention fait défaut

Il est également important de noter qu’au Maroc, jusqu’à ces derniers événements, l’attention portée à la prévention et l’atténuation des risques à long terme restait limitée, selon l'étude de Zurich. Une grande partie des efforts déployés se concentraient sur la manière de réagir aux événements une fois qu’ils se sont produits. Les enseignements tirés de cette étude ont permis notamment de voir que les événements de novembre 2014 ont peut-être contribué à changer l’état d’esprit dans le pays, en orientant désormais l’attention sur l’atténuation des risques, plutôt que sur la réponse à la crise lorsqu’elle se produit.

L’étude émet également des recommandations pour renforcer la résilience de la zone concernée et du pays aux inondations: la première priorité serait de mettre en place des systèmes d’alerte précoce dans les régions méridionales du Maroc. Dans un second temps, il s’agirait d’améliorer les données disponibles, les cartes de zones inondables et les prévisions météorologiques en vue d’améliorer la résilience.

 

 

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