Lundi 28 Aout 2017

Wall Street cherche la perle rare dans les small caps

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 (Reuters) - Les petites capitalisations de Wall Street, plus sensibles que les grandes entreprises aux alés attachés aux ambitions politiques et économiques du président Donald Trump, risquent de subir de nouveaux dégagements et les investisseurs spécialisés n’auront alors d’autre choix que de privilégier la qualité et les secteurs les plus résistants.

Les doutes croissants quant aux capacités de la Maison Blanche à mettre en oeuvre un programme économique de soutien à la croissance, notamment par le biais de la fiscalité, expliquent que les “small caps” aient subi des passages à vide ces derniers temps.

L’indice S&P 600, qui avait fait mieux que la moyenne à la fin de l’an passé, perd 1,4% cette année, alors que l’indice S&P 500 gagne lui 9,2%.

“Il y a beaucoup de valeur au pays des small caps si on sait fouiller les gravats”, observe toutefois Denis Villere III, gérant de Villere & Co.

Certains stratèges jouent les petites capitalisations à la baisse évoquant, outre l’incertitude Trump, des perspectives de résultats plus disparates que celles des grands groupes.

Les small caps, habituellement plus instables que le S&P 500, risquent d’être exposées à une forte volatilité dans les mois qui viennent avec un Congrès qui devra examiner des questions aussi délicates que le plafond de la dette.

Les multiples du S&P-600, et aussi du Russell 2000, dépassant les moyennes historiques, les investisseurs spécialisés sont circonspects. Le PER du S&P 600 est de 19,7 contre 17,3 pour sa moyenne à long terme, tandis que celui du Russell 2000 est de 25,4 contre 21,3 pour sa moyenne historique.

Steven DeSanctis, stratège de Jefferies, estime en conséquence que le Russell 2000 pourrait reculer de 10% au moins et revenir en deçà de son niveau prévalant avant l’élection de Trump.

C’est pourquoi les investisseurs sont très regardants dans leurs choix, à l’affût de valeurs qui paraissent encore bon marché et qui ont des perspectives de croissance séduisantes.

De ce point de vue, les financières et les high techs sont très recherchées, à la différence des services aux collectivités (“utilities”) et des biens de consommation qui ne sont pas de première nécessité.

“Comme l’économie va mieux, nous sommes plutôt centrés sur les cycliques et ça nous porte vers des secteurs variant de l’industrie à la technologie”, dit Michael Corbett (Perritt Capital Management).

DeSanctis est haussier sur les valeurs technologiques car elles peuvent profiter d’une forte croissance à l’étranger. Il privilégie aussi les financières, le tourisme et les loisirs mais évite la distribution, l’immobilier, les utilities et les matières premières.

“Les financières, c’est de la tendance longue, pas six à 12 mois; c’est de la surperformance sur la durée”, commente-t-il, évoquant des taux plus hauts et une lente déréglementation dans le secteur bancaire.

Villere pour sa part est méfiant vis-à-vis des utilities et des valeurs de l’énergie, se tournant vers la high tech et certaines valeurs des biens de consommation.

Il existe des écarts de performance entre certaines petites capitalisations et leurs homologues de grande taille, ce qui constitue une bonne occasion de plus-value boursière pour les investisseurs.

Ainsi, l'indice des financières du S&P 600 est en baisse de 6,7% cette année, alors que son homologue du S&P 500 est en hausse de 6,2%. Mais le PER du premier est de 15,9, en deçà de sa moyenne de long terme de 17,4, tandis que celui du second, de 13,8, dépasse sa moyenne de long terme qui est de 12,8.

Par comparaison, l'indice S&P 600 des utilities est en hausse de 15,8% cette année et son PER est de 23, bien supérieur à sa moyenne de long terme de 16, alors que son équivalent du S&P 500 est en progrès de 12,8% avec un PER de 17,9 contre 13,9 de moyenne à long terme.

Mais de tels écarts rendent aussi les investisseurs fébriles. "La prudence dicte de rester dans le marché mais de rechercher une plus grande qualité, de faire preuve de plus de discernement dans ses choix d'investissement", observe Chris Zaccarelli(Cornerstone Financial Partners).

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