(Reuters) - Ryanair serait intéressé par le lancement d'une offre sur Air Berlin, la deuxième compagnie aérienne qui a déposé le bilan la semaine dernière, mais pour ce faire le transporteur irlandais doit avoir accès à davantage de données relatives aux finances de sa cible, a dit à Reuters Michael O'Leary, directeur général du groupe.
"Nous serions très heureux de soumettre une offre sur la totalité d'Air Berlin, qui est essentiellement un transporteur concentré sur le court-courrier intra-européen", a-t-il ajouté lors d'un entretien téléphonique.
"Mais nous ne connaissons pas l'ampleur de la restructuration qu'il faudra mettre en oeuvre ni combien d'argent perd la compagnie et ni non plus pourquoi elle perd autant d'argent sur un marché où nous en gagnons", a poursuivi Michael O'Leary.
Ce dernier estime que la procédure de faillite d'Air Berlin est un "coup monté" censé favoriser Lufthansa, la première compagnie aérienne allemande.
Celle-ci est en effet la seule, dans un premier temps, à être autorisée à participer aux discussions relatives à l'avenir d'Air Berlin.
"Qu'est-ce qui restera une fois que Lufthansa aura terminé ces discussions ?", s'est interrogé Michael O'Leary.
Dimanche, le président du directoire d'Air Berlin Thomas Winkelmann a cependant dit que le transporteur avait parlé avec plus de dix candidats au rachat d'une part de ses actifs, ajoutant s'attendre à les répartir entre deux ou trois acheteurs.
Michael O'Leary a dit que Ryanair, qui avait racheté la compagnie à bas coûts Buzz à KLM en 2003, était prêt à jouer un rôle clef dans la consolidation du secteur.
Fin juillet, la compagnie a lancé une offre non-contraignante sur Alitalia, ajoutant alors qu'elle ne la maintiendrait que sous réserve d'une restructuration du transporteur en grande difficulté et d'une rupture de ses liens avec l'Etat italien.
"Nous allons évidemment jouer un rôle dans la consolidation du transport aérien européen étant donné que nous sommes la première compagnie en Europe", a souligné Michael O'Leary.
D'après lui, d'ici cinq ans, il ne restera que quatre ou cinq groupes dans le secteur en Europe : Ryanair, Lufthansa, Air France-KLM, IAG (la maison mère de British Airways) et, vraisemblablement easyJet.