MILAN (Reuters) - Le montant des dividendes distribués à l‘échelle mondiale a progressé de 7,7% en 2017 par rapport à l‘année précédente pour atteindre un record de 1.250 milliards de dollars (1.000 milliards d‘euros) à la faveur de l‘accélération de la reprise mondiale et de la hausse des bénéfices des entreprises, selon une étude la société de gestion Janus Henderson qui s‘attend à une hausse de même ampleur cette année.
L‘augmentation des dividendes l‘année dernière, la plus importante depuis 2014, a concerné tous les secteurs et toutes les zones géographiques avec des montants records dans 11 pays dont les Etats-Unis, le Japon, la Suisse, Hong Kong, Taiwan et les Pays-Bas.
Pour 2018, Janus Henderson prévoit que les dividendes distribués atteindront 1.350 milliards de dollars grâce à une croissance toujours solide en dépit d‘un environnement de marché plus volatil.
“Les entreprises enregistrent une croissance des profits et des flux de trésorerie solides qui leur permettent de financer des dividendes généreux. Les montants distribués l‘année dernière sont près de 75% plus élevés qu‘en 2009 et ce n‘est pas terminé”, prévoit Ben Lofthouse, responsable de la stratégie Global Equity Income de la société de gestion.
“Les prochains mois sont au beau fixe et nous nous attendons à ce que les dividendes à l’échelle globale atteignent de nouveaux records en 2018.”
Royal Dutch Shell a encore versé l‘année dernière le montant le plus élevé de dividendes à l’échelle mondiale suivie par China Mobile qui réalise un bond spectaculaire par rapport à sa 19e position en 2016. Exxon Mobil, Apple et Miscrosoft occupent respectivement les 3e, 4e et 5e position du classement établi par Janus Henderson.
Les 20 premières entreprises en termes de dividendes distribués représentent 15,7% du total.
Hors effets de change, dividendes et autres facteurs exceptionnels, le montant des dividendes distribués globalement a progressé de 6,8% l‘année dernière et l‘augmentation devrait être de 6,1% cette année, estime la société de gestion.
L‘EUROPE À LA TRAÎNE
La hausse enregistrée en 2017 a été mieux répartie géographiquement qu‘au cours des années antérieures en raison de la reprise synchronisée de la croissance à l’échelle mondiale, relève Janus Henderson qui souligne toutefois que l‘Europe est restée à la traîne.
Les dividendes distribués n‘ont augmenté que de 1,9% en Europe à 227 milliards de dollars, pénalisés par les réductions décidées par quelques grandes entreprises en France et en Espagne, de moindres dividendes exceptionnels et un effet de change lié à l‘affaiblissement de l‘euro au deuxième trimestre au cours duquel l‘essentiel des dividendes sont versés.
En Grande-Bretagne, la hausse des montants distribués a été limitée à 3% du fait de la faiblesse de la livre. Hors effets de changes et éléments exceptionnels, elle ressort à 10% grâce à la reprise de la distribution par les compagnies minières cotées à la Bourse de Londres qui avaient réduit leurs versements de dividendes avec la chute des cours des matières premières.
La zone Asie-Pacifique affiche la plus forte progression des dividendes versés à +18,8% et 139,9 milliards de dollars, suivie par les marchés émergents (+16,5% à 102,4 milliards de dollars). Aux Etats-Unis, la hausse ressort à 6,9% pour un montant record de 475,6 milliards de dollars.
Tous les secteurs ont enregistré une progression des dividendes versés l‘année dernière à l‘exception des télécoms pour lequel ils sont restés stables. Le secteur de l‘industrie minière à progressé de 27,2% hors éléments exceptionnels, le rythme de croissance le plus élevé.