Le projet de loi de finances 2019 prévoit un budget de 96 milliards de dirhams (MMDH) aux secteurs de l’enseignement et de la santé, selon l’exposé présenté lundi au parlement par le ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Benchaâboun.
L’enseignement va absorber 68 milliards de dirhams, dont 2,1 MMDH pour le programme Tayssir et 4 milliards sous forme de crédits d’engagement, a précisé M. Benchaâboun lors d’une séance conjointe des deux Chambres du parlement.
En outre, une enveloppe budgétaire de 28 milliards de dirhams est affectée au secteur de la santé, y compris 7 milliards sous forme d’engagements pour la construction et l’équipement des Centres hospitaliers universitaires (CHU) de Rabat, Tanger, Agadir, Marrakech et Oujda, ainsi que la création de 4.000 postes budgétaires.
Toujours au volet des secteurs sociaux, a-t-il relevé, le gouvernement accorde une attention particulière à la mise en œuvre de la réforme du système d’éducation et de formation, avec un accent sur la qualification des jeunes pour leur faciliter l’accès au marché du travail, tout en donnant la priorité aux spécialités génératrices d’emplois et à l’adoption d’une approche efficiente d’orientation précoce. Il s’agit aussi de renforcer l’intégration de l’apprentissage des langues dans tous les niveaux de l’enseignement, a-t-il ajouté.
Sous cet angle, M. Benchaâboun a indiqué que l’offre scolaire sera renforcée grâce au lancement d’une opération de construction de 137 nouveaux établissements scolaires, à la consolidation des ressources humaines à travers la création de 15.000 nouveaux postes budgétaires, le but étant de régler la problématique de la surcharge des classes.
Il sera également procédé à la généralisation de l’enseignement préscolaire avec l’inscription de 100.000 élèves supplémentaires, a indiqué le ministre.
Le gouvernement veillera aussi à une révision globale des spécialités de formation professionnelle pour qu’elles puissent d’une part répondre aux besoins des entreprises et du secteur public, et d’autre part d’accompagner les mutations des industries et métiers.
Parallèlement, il sera procédé au lancement d’une nouvelle génération de centres de formation et de qualification des jeunes avec la soutien du Fonds Hassan II pour le développement économique et social conformément aux hautes instructions royales.
Le ministre a ajouté que l’année 2019 marquera le début de la mise en œuvre du Plan “Santé 2025” destiné à promouvoir l’accès des citoyens à des services de santé de qualité et à améliorer les conditions d’accueil dans les hôpitaux par le biais du renforcement de l’infrastructure hospitalière et la mobilisation des médicaments.
Au volet de l’emploi, le gouvernement veillera à la mise en application du Programme national pour la promotion de l’emploi, mais aussi à la révision globale des mécanismes et programmes de soutien public à l’emploi des jeunes pour les inciter à créer des PME, et à l’appui aux initiatives d’auto-emploi.
A cet égard, il est proposé l’annulation des dettes des jeunes entrepreneurs envers l’État et les collectivités territoriales remontant à une date antérieure au 1er janvier 2000 et dont le reliquat ne dépasse pas 50.000 DH en date du 31 décembre 2018.
D’autre part, le projet de loi de finances propose la création de 25.458 postes budgétaires, dont 200 réservés aux personnes en situation de handicap, en plus de 15.000 postes contractuels dans le secteur de l’enseignement, a-t-il dit.
S’agissant de la deuxième priorité du projet de loi de finances relative à la réduction des disparités sociales et spatiales, le ministre a affirmé la détermination de l’exécutif à mettre en œuvre les Hautes directives royales en lançant une opération de restructuration des programmes et politiques nationales dans les domaines de soutien et de protection sociale.
M. Benchaâboun a expliqué que l’accent sera mis sur l’élaboration rapide du registre social unifié en vue d’arrêter les données relatives aux catégories sociales éligibles et d’améliorer leur ciblage, faisant observer que le gouvernement va en outre consacrer une enveloppe de plus de 8 milliards de dirhams afin de poursuivre l’opération de soutien de ce programme.
Dans ce sens, le programme Tayssir bénéficiera d’une enveloppe de 2,1 MMDH, soit 1,5 milliard de plus, afin de porter le nombre de bénéficiaires à plus de 2 millions d’élèves, tout en augmentant la part journalière des crédits dédiés aux cantines scolaires et aux internats au profit de 1.400.000 élèves grâce à la mobilisation d'une enveloppe supplémentaire de 600 millions de DH.
De même, un montant de 250 millions de dirhams sera consacré à l’Initiative royale “un million de cartables”, ainsi que 600 millions de dirhams en appui aux veuves, 150 millions pour les personnes en situation de handicap et 1,8 milliard pour les bourses d’étude. S’y ajoute une enveloppe de 1,6 milliard de DH allouée au Régime d’assistance médicale (Ramed).
Le gouvernement, a-t-il poursuivi, va accorder une importance particulière au soutien des programmes de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) en leur consacrant une somme de 1,8 MMDH par an, en vue de résorber le déficit d’infrastructures et de services de base dans les zones sous-équipées, d’accompagner les personnes en situation de précarité et d’améliorer le revenu et l’insertion économique des jeunes.
Dans le même contexte, le ministre a fait savoir que le projet réserve au programme de lutte contre les disparités spatiales et sociales en milieu rural une enveloppe de 3,4 milliards de DH sous forme de crédits de paiement et 4 milliards de crédits d’engagement dans le cadre du Fonds de développement rural.
Il a souligné que le gouvernement poursuivra l’effort de soutien des régions dans l’exercice de leurs prérogatives en augmentant de 4 à 5 % leur part dans l’impôt sur les sociétés, à laquelle s’ajoutent les crédits au titre du budget général de l’Etat. Ainsi, les régions bénéficieront de transferts financiers du budget de l’Etat d’un total de 8,4 MMDH, a-t-il précisé.
MAP.