GENEVE (Reuters) - Les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, notamment l’Union européenne, la Chine et le Japon, ont manifesté leur inquiétude mardi, lors d’une réunion de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), au sujet des droits de douanes que Washington envisage d’instaurer pour les véhicules et les pièces détachées.
Le Japon, qui, avec la Russie, avait entamé la discussion au Conseil du commerce des marchandises de l’OMC, a averti que de telles mesures pourraient donner lieu à un cycle sans fin de représailles et entraîner l’effondrement du système commercial multilatéral, selon un délégué ayant assisté aux débats.
Une quarantaine d’Etats membres de l’OMC, dont les 28 pays de l’Union européenne, ont estimé que les initiatives américaines pourraient sérieusement perturber le marché mondial et menacer les principes de l’OMC, compte tenu de l’importance des voitures dans les échanges mondiaux.
Les Etats-Unis, qui ont décidé d’appliquer des droits de douane à l’acier et à l’aluminium européens, ont ouvert une enquête pour déterminer s’il fallait le faire avec les voitures et les pièces détachées pour préserver la sécurité nationale.
Donald Trump a déclaré le 29 juin que l’enquête serait finie dans trois ou quatre semaines. L’UE a averti les Etats-Unis qu’une telle mesure nuirait à leur propre industrie automobile et entraînerait probablement des représailles de ses partenaires commerciaux sur un montant de 294 milliards de dollars (252,5 milliards d’euros) d’exportations américaines.
Selon un délégué russe, la question des enquêtes américaines a été soulevée cette année lors de différentes réunions de l’OMC, mais les choses n’ont fait qu’empirer. Les Etats-Unis sont en train de perdre leur réputation de partenaire commercial fiable, a-t-il déploré, ajoutant que l’administration américaine pourrait ouvrir prochainement une autre enquête sur les importations de produits à base d’uranium.
Chine, Canada, Suisse, Norvège, Turquie, Costa Rica, Hong Kong, Venezuela, Singapour, Brésil, Corée du Sud, Mexique, Qatar et Thaïlande ont tous fait part de leurs inquiétudes.