La Chine a obtenu, lundi auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), la mise en place d'un groupe d'experts pour arbitrer un différend avec Bruxelles au sujet des mesures antidumping de l'UE contre les importations chinoises.
Pékin a formulé à deux reprises une demande d'arbitrage concernant les mesures prises par les Vingt-Huit visant à défendre les producteurs européens contre la concurrence chinoise, indique-t-on auprès de l'OMC.
La deuxième demande de panel a été automatiquement acceptée, conformément aux règles de l'organisation basée à Genève.
La Chine exige qu'elle soit traitée comme "une économie de marché" et critique la règlementation restrictive des pays occidentaux, ce que rejettent notamment Washington et Bruxelles.
L'accord relatif à l'adhésion de la Chine à l'OMC, signé en 2001, stipule que les autres membres de l'organisation pouvaient la traiter comme une économie non-marchande durant 15 ans. Ils bénéficiaient ainsi d'une certaine marge de manœuvre en matière de mise en place des droits de douane sur ses exportations en cas de dumping. Cette période a pris fin en décembre 2016, mais l'UE et les États-Unis ont néanmoins décidé de préserver des règles strictes qui les protègent contre les produits chinois à bas prix inondant leurs marchés. Pékin estime que le refus d'accorder le statut d'économie de marché à la Chine est un exemple de "protectionnisme déguisé".
Fin 2016, Bruxelles a annoncé une nouvelle méthodologie pour lutter contre le dumping, qui ne cible plus spécifiquement la Chine mais pourrait s'appliquer à tout pays soupçonné de vendre à perte.