Les rendements des emprunts d'Etat italiens flambent mardi en raison de la crise politique qui secoue la péninsule et pèse également sur l'euro et les actions.
Le mouvement sur le marché obligataire touche surtout les taux courts: le rendement des obligations d'Etat à deux ans prend plus de 140 points de base à 2,337%, contre moins de 0,9% en fin de séance lundi.
Les taux longs suivent le mouvement, le dix ans prenant 70 points de base pour dépasser 3,38%.
L'euro est passé de son côté sous 1,16 dollar et il a enfoncé le support technique à 1,1552 de novembre dernier, pour chuter autour de 1,1540, son plus bas niveau face au billet vert depuis juillet dernier.
Du côté des actions, l'indice de la Bourse de Milan cède 2,83% et l'indice de ses banques recule de 4,75%. Ces deux indices évoluent à des creux de plus d'un an.
Ailleurs en Europe, le CAC 40 à Paris cède 1,77%, le Dax à Francfort 1,62% et l'EuroStoxx 50 1,92%. L'indice Stoxx des banques de la zone abandonne quant à lui 4,03%.
Le président italien, Sergio Mattarella, a nommé lundi l'économiste Carlo Cottarelli, un ancien du Fonds monétaire international (FMI), à la tête d'un gouvernement de transition chargé de préparer le budget 2019 et d'organiser des élections législatives anticipées.
Le scrutin, qui aura lieu à l'automne ou au début de l'an prochain, est la conséquence du refus du président Sergio Mattarella d'accepter l'eurosceptique Paolo Savona comme ministre de l'Economie.
Le Mouvement 5 Etoiles (M5S), anti-système, et la Ligue d'extrême droite, qui avaient difficilement élaboré un "contrat de gouvernement" après le scrutin du 4 mars, ont ainsi vu s'envoler, du moins provisoirement, leurs espoirs de diriger le pays avec comme devise "les Italiens d'abord".
La perspective de nouvelles élections est perçue par les investisseurs comme une menace pour la zone euro, les enquêtes d'opinion augurant de résultats sans grand changement par rapport à ceux de mars.
L'indice Sentix qui mesure le risque d'éclatement de la zone euro a atteint son plus haut niveau depuis avril 2017, lorsque les investisseurs craignaient un succès électoral de Marine Le Pen à la présidentielle en France, selon les chiffres publiés mardi par l'institut d'études allemand. (Reuters)