MADRID (Reuters) - Le gouverneur de la Banque d’Espagne, Pablo Hernandez de Cos, a plaidé mardi en faveur d’une poursuite de la consolidation bancaire dans son pays et ailleurs en Europe afin d’améliorer la rentabilité du secteur, mettant en garde contre la tentation de maintenir en activité des établissements souffrant de surcapacité.
L'Espagne est l'un des pays du monde comptant les réseaux bancaires les plus denses avec près de 50 agences pour 100.000 habitants contre un peu moins de 39 en Italie, un peu plus de 34 en France et environ 11 en Allemagne selon les chiffres 2019 du Fonds monétaire international.
“Cela n’a pas de sens, c’est même dangereux de maintenir en vie des établissements de crédit avec des capacités excédentaires”, a dit Pablo Hernandez de Cos.
Devant des députés, il a ajouté que des fusions bancaires étaient également souhaitables dans d’autres pays européens et que le manque de fusions transfrontalières en Europe s’expliquait par un potentiel d’économies inférieur à celui offert par des rapprochements à l’échelle nationale.
Les banques espagnoles Caixabank et Bankia ont présenté le mois dernier un projet de fusion qui devrait créer un nouveau numéro un du secteur dans le pays. L’annonce a alimenté les anticipations de nouvelles opérations de concentration en Espagne, où le nombre de banques est déjà passé de 55 à 12 depuis la crise financière de 2008.
Pablo Hernandez de Cos s’est efforcé de rassurer les parlementaires sur le risque de voir Caixabank et Bankia créer un groupe que l’Etat serait contraint de renflouer pour éviter une crise systémique et sur celui d’une diminution de la concurrence.
“Ils auront une taille importante, mais pas (beaucoup) plus que d’autres établissements de crédit, nous avons une législation qui adapte immédiatement les exigences de solvabilité à la taille”, a-t-il dit.
Lundi, deux autres banques, Unicaja et Liberbank ont confirmé discuter de la possibilité d’un rapprochement, qui créerait le numéro cinq du secteur dans le royaume.