Le Trésor public en Algérie a besoin de près de 570 milliards de dinars pour couvrir son déficit jusqu'à fin 2017, a affirmé, jeudi à Alger, son directeur général, Fayçal Tadinit, mettant en avant l'"efficacité" du financement non conventionnel pour le rétablissement des équilibres budgétaires s'il est utilisé à bon escient.
Lors de la présentation de la situation financière du Trésor devant la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale, Tadinit a précisé que la loi de finances 2017 tablait sur près de 6.002 milliards de dinars de recettes et 7.115 milliards de dinars de dépenses, soit un déficit de 1.113 milliards de dinars, que le Trésor couvre partiellement.
De son côté, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, avait indiqué que le Trésor public a cumulé un déficit de l'ordre de 8.800 milliards de dinars au cours des trois derniers exercices échus, soit de 2014 à 2016, révélant ainsi l’ampleur de la frénésie dépensière qui a conduit l’Etat à recourir désormais au financement non conventionnel pour faire face à la crise.
Intervenant devant la même Commission pour présenter le projet de loi modifiant celle relative à la monnaie et au crédit, l’argentier du pays a précisé que pour faire face au recul important enregistré depuis fin 2014 des capacités de financement du déficit interne et externe, l’Etat a d’abord sollicité très fortement les réserves du Fonds de régulation des recettes (FRR) épuisé, selon lui, en février 2017.