TOKYO (Reuters) - Le conseil d’administration de Nissan se réunit ce jeudi pour limoger son président Carlos Ghosn, en détention depuis lundi au Japon pour des accusations de fraude fiscale, sur fond de tensions au sein de l’alliance entre le constructeur automobile nippon et Renault.
Le journal Asahi Shimbun rapporte jeudi que Carlos Ghosn a demandé par courriel à Greg Kelly, administrateur de Nissan lui aussi sur la sellette, de falsifier ses déclarations de revenus. Le parquet de Tokyo a probablement saisi ses emails et pourrait les utiliser comme preuves, ajoute le journal, qui cite des sources anonymes.
Selon le Yomiuri, plus gros tirage de la presse japonaise qui cite également des sources anonymes, l’enquête interne menée par Nissan a révélé que Carlos Ghosn avait demandé depuis 2002 qu’une somme d’environ 100.000 dollars par an soit versée à sa soeur aînée en rémunération d’une “activité de conseil” fictive.
La France et le Japon ont réaffirmé mercredi leur soutien à l’alliance Renault-Nissan au surlendemain de l’arrestation de Carlos Ghosn alors qu’un dirigeant de Nissan a exprimé la volonté du constructeur japonais de réduire l’influence de son partenaire français.
Le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, recevra son homologue japonais Hiroshige Seko ce jeudi à 16h15.
Renault n’a pas démis Carlos Ghosn de ses fonctions de PDG mais l’a remplacé à titre temporaire en confiant mardi soir les rênes du groupe à un tandem formé par l’administrateur référent Philippe Lagayette, qui assurera la présidence du conseil d’administration, et du directeur général adjoint Thierry Bolloré, promu directeur général délégué.
Le conseil d’administration de Nissan se réunira peu après 07h00 GMT au siège du groupe à Yokohama, a déclaré un haut dirigeant de Nissan sous le sceau de l’anonymat. Les dirigeants de Renault sont conviés à y participer via visioconférence, a-t-il ajouté.
D’après le Financial Times, le constructeur automobile japonais a l’intention de nommer son directeur général Hiroto Saikawa au poste de président par intérim en remplacement de Carlos Ghosn.
Un tribunal de Tokyo a décidé le maintien de Carlos Ghosn en détention pendant dix jours, a rapporté mercredi l’agence de presse Kyodo.