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La livre turque (TL) n'a pas pu endiguer son trend baissier des derniers jours plongeant à nouveau à des plus bas perdant plus de 4 pc dans ses parités face au dollar et à l’euro.

L’annonce mercredi de la tenue lundi d’une réunion entre l’équipe en charge de l’économie en présence du vice-Premier ministre Mehmet Simsek et du gouverneur de la Banque centrale Murat Cetinkaya pour évaluer les développements et examiner les mesures potentielles pour stopper la chute de la TL n’a pas soulagé les marchés.

Le dollar a touché un pic de 4,92 TL avant de revenir à 4,88 TL en hausse de 5% et l’euro 5,73 TL pour se calmer à 5,72 TL (+4,33 pc).

Face fortes fluctuations spéculatives sur les marchés des changes, Borsa Istanbul a annoncé, mercredi, avoir converti tous ses actifs en liquidités en livre turque pour montrer sa confiance dans l’économie du pays.

Au cours de la semaine, la livre a été le principal moteur du marché des changes après que les agences de notation Standard and Poor's et Fitch aient sonné l’alarme, mardi, invitant la Banque centrale turque à agir rapidement sur les taux de change.

Les commentaires du président turc, la semaine dernière, disant souhaiter "avoir une plus grande influence sur la politique monétaire" et "prendre plus de contrôle sur la politique monétaire et économique s’il remporte les élections" de juin prochain ont soulevé "la possibilité que la politique discrétionnaire et la prévisibilité des politiques soient mises sous pression" après le scrutin, a estimé Fitch.

"Une érosion accrue de l’indépendance de la politique monétaire accentuerait la pression sur le profil de la dette souveraine de la Turquie, en particulier si elle aggravait l’environnement macroéconomique ou compromettait la crédibilité de l’élaboration des politiques économiques et l’environnement économique du pays", a expliqué l’agence de notation financière.

Depuis le début du mois, la monnaie turque a chuté de près de 15 pc et de 18 pc depuis le début de l’année, ce qui en fait l’une des monnaies des marchés émergents les moins performantes et ce, à cause également des inquiétudes quant à l’incapacité de la Banque centrale à contenir une inflation à deux chiffres (10,85 pc en avril dernier).