La Chine a entrepris de mettre sur pied un consortium regroupant des entreprises pétrolières publiques, des banques et son fonds souverain pour participer à l'introduction en Bourse (IPO) de Saudi Aramco, ont rapporté à Reuters des sources proches du dossier.
Le groupe pétrolier saoudien, qui, avec le russe Rosneft, figure parmi les plus grands exportateurs vers la Chine, devrait s'introduire en Bourse de Ryad et sur au moins une Bourse étrangère au second semestre 2018 dans le cadre d'une IPO susceptible d'atteindre 100 milliards de dollars (93 milliards d'euros) et qui serait la plus importante jamais réalisée dans le monde.
Un investissement du consortium chinois irait dans le sens d'une cotation d'Aramco en Asie, Hong Kong figurant au rang de favori dans la région, ont ajouté ces sources.
Reuters a rapporté au début du mois que le conseil d'administration de Saudi Aramco se réunirait à Shanghaï en mai, sa première réunion en Chine depuis sept ans.
Plusieurs sources proches du dossier ont indiqué que China Investment Corporation (CIC), le fonds souverain chinois doté de 800 milliards de dollars, les groupes pétroliers Sinopec et PetroChina et des banques publiques sont au nombre des entités qui constituent ce consortium.
Les sources n'ont pas cité de nom de banques. Reuters a rapporté en février qu'Industrial and Commercial Bank of China International Holdings, une filiale d'Industrial and Commercial Bank of China, et China International Capital Corporation (CICC) pourraient participer à cette entrée en Bourse.
L'une des sources a précisé que le montant de la participation du consortium n'avait pas encore été arrêté, ajoutant qu'il serait décidé par le Conseil d'Etat chinois dans les mois à venir.
Acune décision arrêtée
"L'IPO aidera à décider qui ou quel pays est susceptible de sécuriser les livraisons de brut de la compagnie et de l'Arabie saoudite à l'avenir", a-t-elle ajouté, précisant que le poids de chaque groupe dans le consortium chinois dépendrait de sa relation actuelle avec Aramco et le gouvernement saoudien.
"Par exemple, si vous êtes déjà un investisseur stratégique ou que vous envisagez de le devenir sur le long terme, cela rendra les choses plus faciles."
Le bureau d'information du Conseil d'Etat, CIC, Sinopec et PetroChina n'ont pas souhaité commenter ces informations.
De son côté, Saudi Aramco a répondu dans un courriel ne pas commenter "des rumeurs ou des spéculations".
L'une des sources a dit que le gouvernement chinois plaidait vivement pour la cotation du groupe saoudien à Hong Kong en échange de l'investissement du consortium.
Trois d'entre elles ont indiqué qu'Aramco penchait pour une place asiatique, probablement Hong Kong, avec une éventuelle cotation à Londres.
La décision finale n'a pas été arrêtée, ont dit les sources.
Le gouvernement saoudien veut coter jusqu'à 5% de Saudi Aramco, et espère lever jusqu'à 100 milliards de dollars, ce qui en ferait l'IPO la plus importante du monde.
Il estime que l'opération pourrait valoriser le groupe à au moins 2.000 milliards de dollars, un chiffre jugé optimiste par certains analystes.