Vendredi 06 Avril 2018

L'informel pèse plus de 20% du PIB du Maroc (hors secteur primaire)

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C'est ce qui ressort d'une étude diligentée par la CGEM et réalisée par le cabinet Roland Roland Berger. Présentée hier, cette étude a pour but de connaître les impacts de l'économie informelle sur la compétitivité des entreprises et proposer des mesures d'intégration. 

L'étude sur l'économie informelle montre qu'elle pèse plus de 20% du PIB, hors secteur primaire et 10% des importations formelles. Elle impacte de manière variable les secteurs d'activités. Elle pèse par exemple 54% dans le textile et habillement, 32% dans le transport routier de marchandises, 31% dans le BTP et 26% dans l'industrie agroalimentaire et tabac, hors secteur primaire. 

Les impacts de l'économie informelle sont nombreux. Elle crée un manque à gagner pour l'Etat, notamment sur le plan fiscal alors que les entreprises marocaines disent souffrir d'un gap de compétitivité-prix important. Les consommateurs finaux subissent pour leur part le non respect des règles d'hygiène, de qualité, etc.. En outre, cela a des conséquences sur la qualité de l'emploi, l'informel produisant plus de précarité avec en outre un salaire moyen faible.  2,99 millions d'emplois dans le formel sont menacés de basculer. 

Avec 2,4 millions d'emplois, l'informel de production reste un large pourvoyeur d'emplois au Maroc, selon l'étude.  

 

Selon la CGEM, Les principales mesures retenues comme prioritaires pour accompagner le secteur informel porte sur le renforcement de l’attractivité du formel à travers une meilleure compétitivité des entreprise, l’accompagnement dans l’intégration des unités de production informelles (UPI) à l’économie formelle, la lutte contre les leviers de l’économie souterraine, asséchement de la contrebande et la lutte contre la corruption.

Ces propositions de mesures ont été partagées avec les principales parties prenantes notamment le Haut commissariat au plan (HCP), la direction générale des impôts, l'Administration des Douanes et Impôts Indirects, Bank Al Maghrib, le ministère de l’industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique et le ministère de l’Intérieur. 

La CGEM, qui fait de la compétitivité de l’entreprise un axe nodal, a réalisé cette étude suite au constat que des fleurons de l’industrie marocaine disparaissent du paysage, faute de rentabilité et de compétitivité ou à cause de la concurrence déloyale et consécutive de l’informel, qui biaise les conditions du marché intérieur national. 

L’objectif attendu des recommandations de cette étude est de rendre le secteur formel plus attractif que le secteur informel et non de s’attaquer aux emplois qui sont en majorité en bout de chaîne.

L’étude a mis à contribution les fédérations professionnelles, chefs d’entreprises et les représentants des pouvoirs publics. Un comité de pilotage représentant les principaux secteurs et les Commissions concernées par l’informel, a suivi les différentes étapes de sa réalisation. 

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