ALGER, 4 juin 2015 (AFP) - L'Algérie a échappé à un "drame national" avec le groupe Khalifa dont un nouveau procès s'est ouvert le 4 mai à Blida (50 km au sud-ouest d'Alger), a affirmé le liquidateur de Khalifa Bank, Moncef Badsi.
"Je suis convaincu qu'il fallait arrêter un processus de détournement et de pillage à grande échelle et cela aurait été encore un drame national si l'entreprise publique (des hydrocarbures) Sonatrach avait procédé au placement des 400 milliards de DA (4 mds d'euros), comme prévu", a affirmé M. Badsi dont les propos ont été rapportés par l'agence APS.
Khalifa Bank, créée en 1997, s'est effondrée en 2003 entraînant des pertes évaluées entre 1,5 et 5 milliards de dollars à l'Etat et aux épargnants.
La banque qui offrait des taux d'intérêt plus alléchants que ceux des banques étatiques avait réussi à drainer des dépôts importants notamment de sociétés administrations publiques.
Le liquidateur a souligné avoir relevé "beaucoup d'anomalies qui dénotaient qu'outre les actions de pillage qui se sont poursuivies jusqu'à la mise sous administration, du manque de professionnalisme dans pratiquement toutes les agences" de Khalifa Bank a été constaté.
La justice avait été saisie de cette affaire après le constat par la Banque d'Algérie d'un découvert de 3,2 milliards de DA (environ 32 millions d'euros), de la caisse principale de Khalifa Bank.
Lors d'un premier procès en 2007, le fondateur du groupe Rafik Khalifa avait été condamné par contumace à la perpétuité pour "association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux".
Réfugié à Londres depuis 2003 pour échapper aux poursuites, le banquier avait été extradé par la Grande Bretagne fin 2013 et il est détenu depuis son retour en Algérie où il était apparu durant son nouveau procès en mai devant le tribunal criminel de Blida.