WASHINGTON (Reuters) - Le Congrès a mis un terme lundi à un "shutdown" de près de trois jours du gouvernement fédéral américain, approuvant un financement à court terme des services gouvernementaux à la faveur d'un accord entre démocrates et républicains où les premiers ont reçu l'assurance des seconds d'un prochain débat sur l'avenir de jeunes migrants clandestins.
Le texte autorisant le financement de l'Etat fédéral américain jusqu'au 8 février, le quatrième texte de ce genre depuis octobre, a été adopté à une large majorité aussi bien au Sénat qu'à la Chambre des représentants. Dans la foulée de cette adoption le président Donald Trump a signé le texte, paraphe qui a marqué officiellement la fin de cette situation de "shutdown".
Cela veut dire que, après trois journées de paralysie partielle, les services fédéraux vont à nouveau fonctionner à plein régime mardi et ce jusqu'au 8 février.
Ce jour-là, le Congrès devra aborder une nouvelle fois la question du budget tout en débattant de la politique d'immigration, deux sujets a priori distincts qui sont étroitement corrélés depuis quelques mois.
Minoritaires au Sénat tout en disposant de suffisamment de voix pour faire valoir leurs exigences, les démocrates insistaient pour que tout texte prolongeant le financement des dépenses à court terme de l'administration fédérale inclue une protection pour les jeunes migrants clandestins qui bénéficient pour quelques semaines encore d'un programme mis en place par Barack Obama.
En vertu de ce programme Daca (Deferred Action for Childhood Arrivals), instauré en 2012, près de 700.000 jeunes gens, connus sous le nom de "Dreamers", entrés illégalement sur le territoire américain avec leurs parents, sont protégés de toute expulsion des Etats-Unis et autorisés à travailler légalement.
En septembre dernier, Donald Trump a annoncé la suppression du Daca à compter du mois de mars. Quelques semaines après, le 1er octobre, le Congrès à échoué à adopter un budget annuel avant la date butoir du 1er octobre.
PIQUE DE DONALD TRUMP CONTRE LES DÉMOCRATES
C'est cet échec qui oblige le Congrès à multiplier les textes sur le financement à court terme des services fédéraux, ce qui offre à chaque fois une occasion aux démocrates de faire valoir leurs revendications.
Le "shutdown" qui vient de s'achever est la première paralysie du gouvernement fédéral américain depuis celle qui avait duré seize jours en octobre 2013, sous la présidence de Barack Obama.
Intervenant un an jour pour jour après l'investiture de Donald Trump à la Maison blanche, cette paralysie a conduit à la mise en congé d'office, sans versement de salaires, de centaines de milliers d'agents fédéraux, et à la fermeture d'agences et institutions fédérales, dont l'emblématique statue de la Liberté New York, ont été fermées.
Le texte sur le financement temporaire de l'Etat fédéral a été adopté par 266 voix pour et 150 à la Chambre des représentants et par 81 voix contre 18 au Sénat, les deux enceintes étant contrôlées par les républicains.
"Je suis content de voir que les démocrates du Congrès ont retrouvé les esprits. Nous trouverons un accord à long terme sur l'immigration si et seulement si il est bon pour le pays", a déclaré Donald Trump dans un communiqué, laissant entendre que le "shutdown" était de la responsabilité des démocrates.
Cette année étant une année électorale, avec renouvellement de la totalité des sièges de la Chambre des représentants et d'un tiers des sénateurs en novembre, démocrates et républicains se sont appliqués à tenter de convaincre l'opinion publique que la responsabilité de ce "shutdown" incombait au camp adversaire.
La Bourse de New York a fini en hausse, avec des records à la clé pour les trois grands indices, rassurée par un accord au Congrès sur la fin du "shutdown".