HANOI (Reuters) - Quinze économies de la région Asie-Pacifique ont formé dimanche le plus grand bloc de libre-échange du monde, un accord soutenu par la Chine et qui exclut les États-Unis.
La signature du partenariat économique régional global (RCEP) lors d’un sommet régional à Hanoi, est un nouveau coup porté au groupe poussé par l’ancien président américain Barack Obama, dont son successeur, Donald Trump, s’est retiré en 2017.
Au milieu des questions sur l’engagement de Washington en Asie, le RCEP pourrait consolider la position de la Chine en tant que partenaire économique de l’Asie du Sud-Est, du Japon et de la Corée, mettant ainsi la deuxième économie mondiale en position de façonner les règles commerciales de la région.
Le RCEP pourrait aider Pékin à réduire sa dépendance vis-à-vis des marchés étrangers et de la technologie, a déclaré Iris Pang, économiste en chef pour la Chine continentale chez ING.
Le RCEP regroupe les dix membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Elle vise, à réduire les tarifs douaniers dans de nombreux secteurs.
Le RCEP représentera 30% de l’économie mondiale, 30% de la population mondiale et touchera 2,2 milliards de consommateurs, a déclaré dimanche le Vietnam.
Le RCEP “contribuera à réduire ou à supprimer les droits de douane sur les produits industriels et agricoles et à définir des règles pour la transmission des données”, a déclaré Luong Hoang Thai, chef du département de la politique commerciale multilatérale au ministère vietnamien de l’industrie et du commerce.
Le pacte entrera en vigueur une fois qu’un nombre suffisant de pays participants l’auront ratifié au niveau national dans les deux prochaines années, a déclaré la semaine dernière le ministre indonésien du commerce.
L’Inde s’est retirée des négociations du RCEP en novembre de l’année dernière, mais les dirigeants de l’Asean ont déclaré que la porte restait ouverte à son adhésion.