LONDRES (Reuters) - Les chefs d‘entreprise britanniques ont demandé lundi à la Première ministre Theresa May des éclaircissements sur la mise en place et le fonctionnement du Brexit mais ils n‘ont guère obtenu de précisions, hormis la volonté de Londres d‘obtenir un accord de transition le plus rapidement possible.
Le Royaume-Uni doit quitter en mars 2019 l‘Union européenne mais les négociations sur les futures relations commerciales entre Londres et les Vingt-Sept ne progressent guère, faisant craindre un exode des sociétés multinationales.
Dans un discours devant la Confédération de l‘industrie britannique (CBI), Theresa May a dit comprendre le besoin de clarification exprimé par les hommes d‘affaires et les industriels.
Elle espère qu‘une “période de mise en place” ou de “transition” permettra le maintien des relations commerciales actuelles avec l‘UE pendant encore environ deux ans après le Brexit.
“Je sais combien il est important pour les entreprises et l‘industrie de ne pas se retrouver au bord du précipice et d‘avoir le temps de se préparer aux nouveaux arrangements”, a déclaré la Première ministre.
“Je veux que nous nous mettions d‘accord le plus tôt possible sur les arrangements détaillés de cette période” de transition, a-t-elle ajouté.
Mais le président de la CBI, Paul Drechsler, a critiqué la stratégie changeante du gouvernement, “avec un nouvel épisode chaque semaine”, et a souligné les divisions au sein de la société britannique.
“Nous sommes à seulement 508 jours du Brexit mais pour de nombreuses entreprises les réveils sont réglés bien avant cela. Ils sont réglés sur l‘heure où ces entreprises devront appliquer leurs plans de secours”, a-t-il souligné.
Il a souhaité que le gouvernement britannique et l‘UE aillent de l‘avant pour “exposer avec clarté les détails d‘un accord de transition”.
Pour BT, la première compagnie de télécoms du pays, les détails sur cette période de transition doivent à tout prix être connus d‘ici le début 2018, faute de quoi il faudra se préparer à un “hard Brexit” qui serait dommageable pour l’économie britannique.
Près de deux sociétés britanniques sur trois ont prévu de mettre en place des plans d‘urgence si aucun accord de transition n‘est conclu d‘ici mars 2018 entre Londres et Bruxelles, selon un sondage réalisé par la CBI.