L'Organisation des pays exportateurs de pétrole pourrait ramener sa production à 32,5 millions de barils par jour (bpj) contre un niveau actuel de 33,24 millions, soit une baisse représentant environ la moitié de l'excédent estimé de l'offre mondiale. C'est l'accord arraché hier par les membres de l'OPEP à Alger. Cet accord établit de fait un cours plancher proche de 50 dollars le baril, soit à peu près le seuil de rentabilité pour nombre de producteurs américains, qui pourraient ainsi être incités à forer davantage. Ce niveau est quasiment le double du creux atteint en début d'année après un plongeon entamé en juin 2014.
Même si la répartition des efforts au sein de l'Opep n'est pas encore connue (le mois de novembre a été annoncé pour déterminer cette répartition), ce qui laisse planer quelques doutes sur la mise en oeuvre de l'accord, le contrat novembre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a bondi de 5% mercredi et évoluait jeudi à plus de 47 dollars le baril. Il était tombé à près de 26 dollars en janvier, contre plus de 106 dollars en juin 2014.
La décision de l'Opep en 2014 de laisser plonger les cours pour défendre ses parts de marché a conduit à la faillite des dizaines de petits producteurs aux Etats-Unis, étranglés par des coûts d'exploitation plus élevés que ceux du cartel des grands pays exportateurs. L'effondrement des cours entre la mi-2014 et le début 2016 a toutefois également pesé sur les finances des pays membres de l'Opep, de l'Angola au Venezuela et jusqu'à l'Arabie saoudite, qui a baissé lundi de 20% les salaires de ses fonctionnaires et a supprimé certaines de leurs primes et autres avantages financiers. Mais aux Etats-Unis, les gros producteurs ont survécu. Ils ont résisté à l'Opep en réduisant leurs coûts et en trouvant des méthodes leur permettant d'extraire davantage de pétrole du schiste, malgré un grand taux de mortalité chez les petits producteurs, faisant ainsi descendre leur seuil de rentabilité.
Des compagnies comme Anadarko Petroleum, EOG Resources, Apache et beaucoup d'autres ont montré qu'elles étaient capables de supporter un baril à 40 dollars et même de forer de nouveaux puits avec un baril un peu plus cher.
(Avec Reuters).