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Maghreb Steel est encore sous pression. Un EBITDA légèrement positif de 18 MDH était la seule annonce positive du management lors d'une visioconférence jeudi matin pour présenter les résultats 2019. Hatim Senhaji, Directeur général de l'aciériste, semble avoir plus de visibilité à 10 ans que d'ici la fin de l'été.
La pression continue sur les prix et les répercutions du Covid-19 vont bien entendu continuer de marquer les mois à venir, notamment en ce qui concerne l'approvisionnement en matière première.
Un contexte toujours difficile pour l'acier
Le contexte marché n'a pas évolué en 2019 : une baisse importante et continue des prix et des marges sur le marché international, une agressivité accrue de la concurrence sur les marchés marocain et algérien (principal marché à l'export de l'opérateur marocain) et une hausse des importations contournant les mesures de défense commerciale en place. Pour ne rien régler, certaines matières premières ont connu une hausse des cours. Il s'agit notamment des électrodes qui proviennent essentiellement de Chine.
L'opérateur a pu compenser ces pressions par les améliorations opérationnelles qui ont permis de réaliser des baisses de coûts variables de transformation entre 15% et 22%, selon les lignes de production, et une baisse des coûts fixes de 7%, se félicite Hatim Senhaji.
Faible impact de la mesure de sauvegarde en 2019
L’année 2019 a été marquée par l’expiration en septembre de la mesure anti-dumping sur les produits laminés à chaud et l’instauration en octobre d’une mesure de sauvegarde provisoire. Mais, selon le management, étant donné les délais habituels de production et de livraison dans le secteur, cette mesure n’a pas eu d’impact significatif sur les résultats de l’exercice 2019. Dans ce contexte, la société a pu maintenir un niveau d’EBITDA positif de 18 MDH, dans la continuité des résultats du 2ème semestre de 2018.
Le résultat consolidé reste négatif à -293 MDH, après une perte de -305 MDH en 2018.
Impact du Covid-19 : Beaucoup d'inconnues à partir de l'été
Invité à commenter l'impact de la crise sanitaire sur l'activité, Senhaji a d'abord voulu rassurer sur les mesures de protection mises en places dans les unités industrielles de Maghreb Steel. Mesures dont le but est de "mitiger" les impacts sanitaires : sensibilisation des employés, gestes barrières, arrêt d'une station de génération de gaz pour la mettre, en cas de besoin, à disposition des autorités, télétravail pour le personnel administratif, etc... Mais il assure que la production se passe normalement. "Les clients industriels continuent de s'approvisionner de manière normale, alors que les revendeurs, qui achètent en plus petite quantité, sont à l'arrêt". Le dirigeant dit ne pas ressentir d'effet particulier, du moins pour le moment, de l'arrêt de production des constructeurs automobiles dans le Royaume. En revanche, il alerte sur le risque de sourcing pour le secteur automobile. Les stocks étant suffisants jusqu'au mois de mai.
Concernant les matières premières nécessaires aux usines de Maghreb Steel, il indique que les intrants sont commandés jusqu'à 6 mois à l'avance et il est possible de supporter jusqu'à 2 mois d'arrêt. Au-delà de ce délai, et pour l'année 2020, Senhaji préfère rester prudent sur les prévisions.
A plus long terme, Maghreb Steel a mis en place un nouveau business plan sur 10 ans. Si les ambitions chiffrées n'ont pas été communiquées, le management dit tout de même vouloir rehausser l'EBITDA à terme. La stratégie opérationnelle est simple : augmenter les volumes et continuer à maîtriser les coûts. Ce plan de développement couvre la période 2020-2030 et est en cours de discussion avec les différentes parties prenantes.
A.H