Marchés

La rumeur enfle (de nouveau) sur une éventuelle cession de Crédit du Maroc. 

Tout a démarré le 9 mars dernier, où Crédit Agricole S.A, maison-mère de Crédit du Maroc, avait annoncé un plan de désinvestissement à horizon 2019 qui doit lui permettre "d'augmenter d'environ 20% ses profits grâce notamment à un plan d'économies et à une accélération des synergies au sein du groupe". Comprenez : Le groupe souhaite se désengager de plusieurs filiales. L'Afrique est le premier continent visé par ce plan étant donné le déphasage entre le modèle économique du groupe en Europe et celui adopté sur le continent africain.  En mars dernier, à l'occasion de la présentation de ce plan de restructuration,  un communiqué du groupe expliquait que "concentré sur sa croissance organique sur les marchés français et italien, le Crédit agricole ne laisse la porte ouverte à des acquisitions que dans les seuls domaines de la gestion d'actifs et de la banque privée. A l'inverse, le groupe pourrait se désengager de pays jugés non stratégiques dans lequel il lui reste des activités". Crédit agricole compte néanmoins investir lourdement en interne avec un plan de 7,7 milliards d'euros, qui servira notamment à financer la digitalisation de la banque. Les opérateurs avaient pensé à l'époque que le Maroc est concerné, surtout que la zone Afrique du Nord avait été annoncée par le management. 


Valdoméro Valverde catégorique...

Le management de CDM s'était exprimé concernant cette rumeur 2 jours seulement après les annonces de Crédit Agricole S.A. Lors de la présentation des résultats catastrophiques de 2015, le management a voulu couper court à toute polémique. Le président de la Banque, Valdoméro Valverde, a déclaré : "Nous sommes là pour rassurer sur notre avenir au Maroc et rassurer sur nos résultats qui peuvent susciter des interrogations". 


... Mais la rumeur refait surface aujourd'hui 

Selon Médias24, le Crédit Agricole S.A envisagerait de vendre sa participation dans Crédit du Maroc. Des négociations ont même eu lieu avec le groupe Saham. Rappelons ici que les deux groupes travaillent la main dans la main depuis quelques mois dans la bancassurance. Les discussions auraient pris fin sans arriver à un accord, rapportent nos confrères en citant des sources autorisées.  Et d'ajouter qu'il n'"est pas exclu qu'elles reprennent". Autre piste annoncée par Médias24 : Des négociations avec un groupe bancaire marocain intéressé par une opération de croissance externe. La deuxième hypothèse est difficilement envisageable vue l'érosion des marges du secteur bancaire sur le territoire national. Car seules les banques portées sur l'Afrique subsahariennes arrivent aujourd'hui à tirer leur épingle du jeu. De l'autre côté, des questions se posent quant à la capacité et la volonté de Saham à développer des synergies entre ses activités actuelles et les activités bancaires. L'avenir nous le dira. 

Une chose est sûre, le management est engagé dans des investissements lourds en ce moment, notamment avec la construction de son nouveau siège social, chapeauté par Agnès Coulombe devenue membre du Directoire, en charge du pôle Fonctionnement depuis janvier dernier. Cette dernière est une spécialiste du pôle crédit immobilier dans le groupe Crédit Agricole S.A. D'ailleurs, CDM affiche de plus grandes ambitions sur ce segment de marché délaissé par la concurrence. En 2015, les crédits promoteurs immobiliers de la banque avait augmenté de 26%.