Marchés

                        Le MASI a dépassé en séance, ce mercredi 18 août, ses sommets de janvier 2020 en inscrivant un plus haut à 12.640 points dans les tous premiers échanges de la séance. L'indice termine cela dit la séance en baisse de 0,06% à 12.617 points. Les volumes sont d'un peu plus de 80 MDH. Le secteur immobilier continue d'animer les échanges avec notamment une réservation à la hausse d'Addoha sur 11,9 MDH. 

Des gains de 12% depuis janvier  

La Bourse de Casablanca s'est envolée de près de 12 % depuis le début de l'année pour monter à des niveaux d'avant pandémie, ignorant pour le moment la nouvelle vague de contaminations dans le Royaume. 

En quelques mois, le MASI a effacé toutes traces de la crise sanitaire. Et depuis les plus bas de mars 2020, suite à la panique induite par la pandémie, l'indice boursier aura gagné pas moins de 40%. C'est en temps et en amplitude quasiment le même mouvement observé entre les plus bas de 2009, au lendemain de la crise financière mondiale et le sommet de 2011, juste avant le printemps arabe. Cela dit, cette hausse est timide comparativement aux marchés développés qui ont profité de conditions monétaires beaucoup plus accommodantes en sortie de crise.  

Les drivers de la hausse 

La progression de la Bourse s'appuie sur trois principaux moteurs. Le premier est lié à la Macroéconomie avec une reprise mécanique de la croissance attendue en 2021 et des taux historiquement bas qui favorisent les arbitrages en faveur des actions. Ensuite, il y a la campagne agricole record qui offre de nouvelles perspectives de consommation et d'investissement, ce qui va consolider la croissance. Le deuxième moteur est celui de la vaccination. Car, on l'a bien vu cet été, le marché ne regarde pas la recrudescence des cas et la nouvelle vague épidémiologique. Il ne réagit pas non plus aux annonces de restriction. Mister Market est plutôt obnubilé par  la gestion et l'évolution de la campagne de vaccination, seul espoir d'un retour à la normale. Enfin, le dernier moteur est celui des résultats des entreprises. Car bien qu'attendus en hausse après une année quasiment à l'arrêt, les bonnes publications rassurent. Et elles sont nombreuses. Même les valeurs dites Covid, qui ont profité de la crise sanitaire l'an dernier, continuent d'afficher une croissance organique solide. 

Les banques retrouvent la forme 

Secteur le plus représenté dans la capitalisation globale du Maroc, le bancaire va mieux et sort plus rapidement de la crise que les prévisions des analystes. Les quelques publications tombées jusqu'à présent montrent une maîtrise du coût du risque qui semble se résorber en ces premiers mois de l'année, des activités de marché qui se maintiennent et une bonne tenue des crédits. Si les prochaines publications des banques confirment, cela va alimenter le trend haussier en cours.  

Mais attention, le tableau n'est pas complètement rose. Car les valorisations de certains secteurs sont élevées et toute déception sur les résultats pourrait entraîner un décalage rapide des cours vers le bas. Le comité des risques systémiques, composé de Bank Al-Maghrib, l'AMMC et l'ACAPS, pointe ce risque du doigt dans ces différents compte-rendus et rapports.