Marchés

Avec une croissance moyenne de 21,5 % de leurs revenus au premier trimestre, le secteur immobilier coté vient de donner un solide signal sur sa capacité à afficher une nouvelle année de croissance en 2024, la quatrième d’affilée depuis la pandémie. La saison des trimestriels qui s’est achevée le 31 mai montre en effet que seuls quelques secteurs comme les banques, certains opérateurs du BTP et le secteur de la santé arrivent à rivaliser avec la croissance des immobilières au premier trimestre.

Des signaux encourageants

Si l’on part du bas de l’échelle, RDS, avec une croissance limitée de 6 %, n’a pu augmenter son chiffre d’affaires que de 3 MDH par rapport à son niveau au printemps dernier. Certes, la société affiche la croissance la plus faible du secteur, mais elle dispose de 3 700 unités en production à ce jour en plus du projet de recasement des bidonvilles de Casablanca pour lequel RDS a été retenue pour 10 300 logements, représentant selon le management un chiffre d’affaires sécurisé de 2,7 Mds de dirhams. La société signale une baisse de 3 % de son endettement jusqu’à fin mars. La capacité du groupe à transformer ce gisement de croissance en chiffre d’affaires le plus vite possible devrait rassurer les investisseurs, notamment sur sa capacité à honorer ses engagements envers les créanciers.

Addoha affiche pour sa part une croissance de 20 % des revenus depuis le début de l’année. Le chiffre d’affaires trimestriel de 689 MDH représente 30 % de la projection médiane des analystes pour l’année 2024, ce qui signifie qu’il est meilleur que les attentes. Autre fait marquant important pour la société : la reprise remarquable du programme de production au Maroc avec 4 212 unités finalisées au cours du 1er trimestre 2024, contre 1 285 unités au 1er trimestre 2023, soit une évolution de 228 %. Selon le management, « la forte progression de la production impactera favorablement les indicateurs d’activité de l’année 2024 ». Les préventes sont en progression limitée à 3 %, avec un plus grand poids en nombre d’unités de l’économique et du moyen standing.

Pour terminer cette revue, on retrouve le groupe Alliances qui délivre une copie trimestrielle sans faute avec deux marqueurs importants : d’une part, un niveau de livraisons qui bat le précédent record du T1 2023 et, d’autre part, un endettement qui baisse rapidement. À cela s’ajoute un niveau de préventes qui accélère de 28 % et qui confirme la pertinence de la stratégie commerciale. Tout ceci traduit en chiffres donne un chiffre d’affaires en hausse de 24 % à 650 MDH (29 % de la projection moyenne des analystes pour toute l’année 2024, là aussi donc supérieur aux attentes) et un endettement en baisse de 23 %, soit la baisse la plus importante du secteur. Comme pour son concurrent Addoha, la production est sur un rythme accéléré avec un nombre total d’unités en cours de production de 5 883 unités au 31 mars 2024, contre 4 576 unités au 31 mars 2023, soit une croissance de 29 %. Le 27 mai, une note de recherche de BKGR évoquait de nouveaux projets en cours de lancement (détails ici) essentiellement dans le moyen et haut standing, ce qui est également de bonne augure pour les marges. Quant au segment économique, couvert par la filiale Alliances Darna, la société fait état d’un chiffre d’affaires en hausse de 23 % pour des préventes en hausse de 29 %.

Comme le montrent les niveaux de ventes trimestrielles sur le récapitulatif ci-dessous, Addoha et Alliances réalisent leur meilleur trimestre depuis la pandémie.