Lundi 23 Novembre 2015

Comprendre la baisse des cours du pétrole

Analyse du Marché Boursier Marocain
 
Les prix du pétrole chutent depuis l’été 2014. En juin 2014, le prix du pétrole Brent de la mer du Nord était de 115 dollars le baril. Aujourd’hui, il navigue autour de 44 dollars. Ce n’est pas la première fois que les prix de l’or noir s’effondrent. Depuis les chocs pétroliers des années 1970, c’est la quatrième fois que les cours du Brent dégringolent autant (1985, fin des années 90, 2008 et 2014). 
 
Pour l’expert Francis Perrin, habitué des plateaux télé en France et invité récemment par BMCE Capital pour une conférence autour des produits pétroliers et les risques liés à la libéralisation,  il n’y a pas un seul facteur mais plutôt une conjonction de facteurs qui explique le niveau de prix bas actuel. Quatre d’entre eux sont les plus significatifs et risquent de diriger les prix encore, au moins pour l'année 2016. 
 
Un Excédent mondial 
 
Il s’agit en premier lieu de l’excédent de l’offre pétrolière. Cette surproduction est essentiellement tirée vers le haut par les Etats-Unis et le Canada (Schistes pour les USA et sable bitumineux pour le Canada). Certains, enfermés des fois dans la théorie du complot, surtout sur les réseaux sociaux pensent que c'est à cause da la production des pays du Golfe. On verra plus loin que ce n'est pas totalement vrai.
 
Une demande moins importante
 
Deuxièmement, cette surproduction coïncide avec un ralentissement marqué de la consommation mondiale, suite au ralentissement constaté de l’économie mondiale, et en particulier de l’économie chinoise. Il y a donc une décélération en termes de demande d’énergie; la Chine étant le deuxième consommateur mondial de pétrole derrière les USA. 
 
 
L'OPEP ne défend plus les prix, mais ses parts de marché
 
Le troisième élément explicatif est le comportement des pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Contrairement à une idée reçue, l’OPEP n’a pas augmenté sa production mais s’est contenté, en novembre 2014, alors que les cours du baril baissaient déjà, de maintenir au même niveau sa production. Normalement, l'OPEP réduit sa production pour réguler les prix. Or, cette fois-ci L’OPEP a fait le choix de ne pas défendre les prix mais plutôt ses parts de marché. L’organisation estime que les bas prix du pétrole conduiront à un rééquilibrage du marché : la baisse de la demande conjuguée à des prix bas va rendre incompétitifs certains producteurs. Ils quitteront le marché, ce qui, mécaniquement, va orienter l’offre à la baisse et donc relever les prix. En plus simple, l'OPEP ne veut plus travailler pour les pays hors OPEP. Son message: je garde mes parts de marché, si vous souhaitez voir les prix augmenter, ce sera à vous de réduire votre production.
 
L'Iran fait peur aux opérateurs !
 
L'Iran risque de faire son retour sur le marché du Pétrole en 2016. Les marchés financiers l'anticipent et craignent une augmentation de l'excédent actuel. Ceci renforce la baisse potentielle des cours à moyen et long termes.
 
Ces facteurs ne sont pas exhaustifs. Le cours du dollars qui grimpe est également un facteur. Mais selon l'expert, ce sont ces 4 facteurs qui vont peser le plus à moyen termes. 

Articles qui pourraient vous intéresser

S'inscrire à la Newsletter Boursenews

* indicates required