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L’agence de notation Moody’s se prépare à abaisser la note souveraine sud-africaine dans la catégorie négative dans le sillage de la sortie «hasardeuse», la semaine dernière, du ministre sud-africain des Finances Malusi Gigaba, rapporte lundi les médias.

L’agence estime que le discours prononcé par Gigaba devant le parlement dans la ville du Cap sur la situation économique du pays, est suffisant pour dégrader la note du pays.

Dans ce discours qualifié de «surprenant», l’argentier sud-africain a indiqué que l’économie de son pays réalisera une croissance quasi-nulle de 0,7 pc en 2017. Il a également indiqué que son gouvernement s’attend à une aggravation des déficits budgétaires et une hausse de la dette publique.

Moody’s rejoint ainsi l’évaluation négative faite par l’autre agence de notation Fitch suite au discours de Gigaba qui n’a proposé aucune mesure pour relancer la croissance moribonde. 

Moody’s et Standard & Poor’s devront procéder, en novembre, à une nouvelle évaluation de la situation de l’économie sud-africaine.

La note sud-africaine pourrait être abaissée sauf en cas de présentation par le gouvernement de Pretoria d’un plan crédible de consolidation fiscale, a dit Zuzana Brixiova, analyste de Moody’s chargée de l’Afrique du Sud.

L’absence d’un tel plan devra porter un coup dur à la confiance des investisseurs et aux perspectives de croissance déjà sombres, a ajouté l’analyste.

Par ailleurs, les médias sud-africains ont publié lundi des analyses prévoyant une fuite de capitaux estimés à plus de 14 milliards de dollars de l’Afrique du Sud en cas d’abaissement de la note souveraine du pays dans la catégorie négative.

L’économie sud-africaine est plombée par l’incertitude politique, fruit des divisions qui déchirent le parti de l’ANC, au pouvoir, autour de la question de succession du président Jacob Zuma. Les scandales politico-financiers dans lesquels ce dernier s’est embourbé accentuent cette incertitude.