Standard & Poor’s a décidé de relever la note souveraine du Maroc, redonnant au Royaume son statut d’« Investment Grade » qu’il avait perdu en 2021. L’agence explique sa décision par un ensemble de facteurs macroéconomiques et structurels jugés favorables à la solidité des perspectives économiques du pays.
D’abord, S&P met en avant un mix macroéconomique équilibré : une inflation contenue a permis à Bank Al-Maghrib d’assouplir sa politique monétaire, renforçant le pouvoir d’achat et stimulant la demande intérieure. Dans le même temps, les finances publiques affichent une consolidation progressive, avec un déficit budgétaire attendu autour de 3% du PIB à l’horizon 2026 et une dette qui devrait repasser sous le seuil de 60% du PIB d’ici 2028. Les réserves de change sont jugées confortables, équivalant actuellement à 5,5 mois d’importations.
La croissance économique constitue un autre pilier de cette révision. Le PIB réel devrait progresser en moyenne de 4% entre 2025 et 2028, soutenu par l’investissement, la consommation et le dynamisme de plusieurs secteurs phares : construction, tourisme, industrie automobile, aéronautique, phosphates et technologies de l’information. Les grands projets d’infrastructures liés à la CAN 2025, à la Coupe du Monde 2030 et aux investissements énergétiques viendront accentuer cette tendance.
S&P insiste également sur la profondeur des réformes structurelles engagées. Le Maroc a lancé un vaste chantier de modernisation fiscale qui élargit l’assiette et favorise la formalisation de l’économie. L’extension de la couverture sanitaire et sociale, le déploiement du registre unifié et la stratégie de gestion de la pénurie d’eau illustrent la volonté des autorités de renforcer la résilience et d’accompagner la diversification économique.
Pour l’agence, ces avancées permettent au pays d’attirer davantage d’investissements étrangers et de diversifier ses sources de croissance, même si des fragilités persistent. Le Maroc reste exposé aux chocs climatiques, en particulier aux épisodes de sécheresse qui affectent l’agriculture et l’emploi. Le chômage, notamment chez les jeunes et les femmes, reste élevé, et les inégalités régionales demeurent marquées.
Malgré ces défis, Standard & Poor’s considère que la trajectoire globale de l’économie marocaine est suffisamment solide et crédible pour justifier le relèvement de sa note souveraine et son retour dans la catégorie « Investment Grade ».
La croissance sera portée par une politique macroéconomique axée sur la stabilité et la mise en œuvre de réformes structurelles budgétaires et économiques.
Cela favorisera la diversification, la productivité et l’inclusivité.
Nous attendons une croissance réelle moyenne de 4% sur 2025-2028, principalement grâce à la demande intérieure et à des investissements significatifs.
Le PIB par habitant, à 4 700 $ en 2025, reste faible et les défis structurels persisteront.
L’économie a bien performé au premier semestre 2025, avec une croissance de 4,8% au T1 tirée par la construction, l’industrie, le tourisme, les TIC, et l’augmentation de la production agricole et de phosphates. Les indicateurs du T2 confirment cette dynamique : ventes de ciment en hausse de 15,3%, production de phosphates en hausse de 18% et recettes touristiques en hausse de 19%. Le chômage a reculé à 12,8% en juin 2025, contre 13,1% un an plus tôt.
Le tourisme reste en forte expansion (+15% de visiteurs sur 8 mois, soit 13,5 millions).
Les secteurs automobile, aéronautique, construction, phosphates et engrais (notamment grâce au plan d’investissement stratégique de l’OCP visant à doubler sa production d’ici 2030) et les TIC soutiendront la croissance.
Les projets d’infrastructures liés à la CAN 2025, à la Coupe du Monde 2030, mais aussi à l’énergie, la santé et le transport, renforceront l’activité.
Tensions géopolitiques et incertitudes du commerce international.
Dépendance à la zone euro (principal partenaire commercial).
Vulnérabilité persistante aux aléas climatiques.
Déficit attendu autour de 3% du PIB en 2026.
Ratio dette nette/PIB en baisse sous 60% en 2028.
Recettes fiscales en hausse grâce aux réformes de la TVA, de l’IR et de l’IS.
Fin des subventions progressives (butane, charbon, pétrole).
Déficit courant légèrement au-dessus de 2% du PIB sur 2025-2028.
IDE en forte croissance (+20% par an en moyenne).
Réserves de change en hausse (5,5 mois de couverture).
Inflation contenue (2,1% en moyenne sur 2025-2028).
Taux directeur de Bank Al-Maghrib abaissé à 2,25% en mars 2025.
Transition progressive vers un régime de change plus flexible d’ici 2027 (élargissement de la bande de fluctuation du dirham).
Capitalisation modérée mais risques systémiques limités.
Rentabilité du secteur bancaire attendue en hausse, au-dessus des niveaux pré-Covid.
Exposition en Afrique subsaharienne : opportunité mais aussi risque.
Nouveau ratio Tier 1 minimum de 11% pour les banques systémiques dès décembre 2025.