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Les mesures de sauvegarde sur le fil machine et le fer à béton arrivent à échéance fin décembre 2018. En août dernier, le Ministère de l'Industrie a été destinataire d'une requête de réexamen émanant de l'Association des Sidérurgistes du Maroc (ASM), par laquelle elle demande la prorogation de la mesure de sauvegarde en vigueur. Après examen des renseignements contenus dans la requête, le Ministère a conclu que les éléments fournis sont suffisants pour justifier l'ouverture d'une enquête de réexamen pour prorogation de la mesure de sauvegarde en vigueur. 3 mois, plus tard, les discussions ont beaucoup avancé et tous les professionnels du secteurs, questionnés par nos soins en marge du Think tank Steel Impluse, lancé par l'ASM et qui se tenait aujourd'hui à Casablanca, se disent confiants quant à leur reconduction. Pour certains c'est quasiment un acquis étant donné la solidité de leur dossier et le développement du contexte international. La décision du ministère est attendue autour du 15 du mois de décembre.
Les professionnels de l'acier nous rappellent à ce titre que les mesures instaurées au Maroc sont largement inférieures à celles appliquées aux Etats-Unis, en Europe ou même en Turquie. Ils veulent en plus de la reconduction des mesures, un rehaussement des droits appliqués aux importations.
L'enquête de réexamen introduite par l'ASM permettra de déterminer si la mesure de sauvegarde continue d'être nécessaire pour réparer ou prévenir un dommage grave et s'il existe des éléments prouvant que la branche de production nationale procède à des ajustements usant l'amélioration de sa compétitivité. Justement, le Think tank Steel Impluse s'est attaqué dans cette édition à la question de l'énergie, deuxième poste de charges chez les sidérurgistes, et sur le quel la profession, sous l'impulsion des deux leaders du secteur Maghreb Steel et Sonasid, font un travail d'adaptation concret. Sonasid peut par exemple couvrir jusqu'à 90% de ses besoins en énergie par l'éolien si les conditions climatiques le permettent. La société est en tout cas équipée pour cela.
Selon l'ASM, en absence de mesure de sauvegarde, le marché marocain sera inondé par des exportations détournées en raison du développement de facteurs et circonstances nouveaux qualifiant la conjoncture internationale du marché des produits sidérurgiques tels que l'accroissement de la surcapacité mondiale, la croissance des exportations chinoise et l'introduction de mesures de sauvegarde récentes par les grands acteurs de marché mondiale des produits en question.
Cap sur le renouvelable
Lors du think tank Steel Impulse, le cabinet CVA a présenté une étude sur l'impact de l'énergie renouvelable sur la compétitivité du secteur. Pour conduire cette étude, le cabinet s'est entretenu avec les différents acteurs du secteur et a réalisé une modélisation du cash cost du processus de transformation chez les sidérurgistes. Selon cette étude, l'énergie, particulièrement électrique et le fuel, représentent entre 30% et 50% des charges de transformation. Une simulation menée sur un aciériste de la place qui dispose également de laminoirs, montre que l'économie totale que peut réaliser un opérateur peut atteindre 50% s'il remplace l'électricité par l'éolien ou encore le fuel par du GPL. Ce serait une économie équivalent, en dirhams, à ce que permettent les mesures de sauvegarde actuellement.