Maintenant, «les textes d’application sont prêts et seront discutés avec le CSO. La partie règlementaire sera prête au maximum d’ici fin juin. Une fois tout bouclé, nous traiterons les demandes d’agréments au T3 et T4 de l’année en cours», assure-t-il. Cependant, pour Hassan Boubrik, l’étroitesse du marché dans son démarrage ne permet pas l’accès à plusieurs opérateurs. «Dans un premier temps, ça n’aurait pas de sens d’avoir 10 opérateurs qui démarrent l’activité. Deux compagnies au départ me semblent un chiffre correct», appuie-t-il. Car, «aujourd’hui, nous sommes à 4 Mds de DH de financements participatifs, ce qui va générer 0,5 à 1% de primes sur le décès, soit globalement 200 MDH à 400 MDH de primes pour l’ensemble du marché… ». Et de renchérir : «les assureurs sont raisonnables et font leurs calculs. De notre part, nous veillerons à ce que la viabilité des opérateurs soit assurée».
Selon Boubrik, les assureurs doivent s’organiser ensemble. Autrement, cela ne peut être rentable. La mutualisation de certains processus de gestion tels que les fonctions support avec les compagnies d'assurances conventionnelles est souhaitable, et permet de pallier rapidement ces questions de rentabilité des fonds propres. Une approche réalisable, d'autant que la majorité des acteurs qui a l'intention d'opérer dans le Takaful est déjà présente dans l'assurance conventionnelle.
Par ailleurs, Boubrik indique que dans l’amendement que l’ACAPS a introduit dans loi, la spécialisation pour le Takaful a été supprimée. En d’autres termes, il n’y aura pas de branches Vie et non-Vie. Cela permettra, entre autres, d’éviter les exigences en termes de fonds propres du Code des assurances (50 MDH). Les futures compagnies Takaful veulent s'inspirer du modèle de la Compagnie d'assurance transport (CAT), détenue par toutes les autres compagnies conventionnelles et qui porte les activités spécifiques liées au transport. Un modèle réussi qui permet à la CAT de réaliser pleinement son rôle et ses objectifs sur le marché.