Les protestations de la jeunesse marocaine, lancées il y a quelques jours sous la bannière du mouvement GenZ, ont dégénéré dans plusieurs villes : deux morts, des centaines de blessés et une centaine de véhicules incendiés. Le climat politique s’assombrit.
Après la nuit du 30 septembre, marquée par 263 agents des forces de l’ordre blessés, 23 civils touchés et 409 interpellations, ainsi que des attaques contre des agences bancaires et des véhicules, notamment à Aït Amira et Inzegane, la situation s’est encore aggravée le 1er octobre.
Deux personnes ont trouvé la mort à Lqliaa lors d’échanges de tirs survenus au cours d’une tentative de vol d’armes de service auprès d’éléments de la Gendarmerie Royale, renforçant le risque d’un glissement vers une phase plus critique et dangereuse.
La contestation reste largement coordonnée via les réseaux sociaux (TikTok, Discord, Instagram), sans leadership formel, ce qui contribue à son caractère imprévisible.
Une telle crise sociale accroît la volatilité des anticipations en matière d’investissements, de consommation intérieure et de confiance. Les investisseurs étrangers pourraient se montrer plus prudents. Le défi pour les autorités sera de préserver la stabilité tout en apportant des réponses concrètes aux revendications sociales, un équilibre délicat à maintenir.
En Bourse, les brokers constatent une montée de l’anxiété chez les investisseurs particuliers, notamment parmi la vague de primo-investisseurs arrivée durant l’été 2025. Les OPCVM, déjà en situation de sous-liquidité depuis septembre après de nombreuses opérations de blocs, disposent de peu de marges de manœuvre pour amortir la baisse.
En revanche, les institutionnels profitent de cette phase de panique pour se repositionner à des niveaux attractifs, dans un contexte où le newsflow de fin septembre avait pourtant été favorable, aussi bien sur le plan macroéconomique que microéconomique, avec des publications solides et des discours rassurants de dirigeants confirmant leurs objectifs annuels.
D’un point de vue technique, l’incapacité du MASI à confirmer, mercredi, le rebond entamé la veille en seconde partie de séance, renforce la pression baissière. Le support clé à surveiller se situe désormais autour des 17.800 points.