Samedi 10 Fevrier 2018

Le dernier monopole des banques marocaines vient de tomber

Analyse du Marché Boursier Marocain

Bank Al-Maghrib aurait autorisé les premiers établissements de paiement. 



Abdellatif Jouahri, gouverneur de la Banque centrale, les avait promis pour début 2018, après la dernière réunion du Conseil de la Banque centrale de l'année 2017. Il aurait donc tenu sa parole, à en croire nos confrères de Ledesk.ma. Selon le site d'informations, "à l’issue d’un conclave décisif du comité des établissements de crédit qui a réuni le 24 janvier dernier les représentants de Bank Al Maghrib, du ministère des finances, mais pas du Groupement des banques (GPBM), cinq organismes ont obtenus leur agrément d’établissement de paiement. Il s’agit de Wafa Cash, Cash Plus, M2T (Tashilate) filiale de la Banque populaire, NAPS, filiale de M2M et d’un outsider, la holding Saraya de Mouatassim Belghazi spécialisée dans le micro-crédit qui a racheté récemment l’opérateur monétique Sispay". Asmae Bennani, en charge de l’inclusion financière et des moyens de paiement à Bank Al Maghrib a confirmé l’information à la publication, mais précise toutefois que les cinq acteurs retenus doivent encore «attendre la levée des conditions suspensives fixées lors de leur audit et la publication de cette décision sur le bulletin officiel».

Cette première vague d'autorisations compte quelques fintech comme Naps qui, avant cette autorisation, avait un agrément de société de financement, et qui ne cache pas son ambition d'aller vers le m-paiement. En revanche, les opérateurs télécoms ne font pas partie de cette première fournée. 


Lire aussi Naps, une Fintech qui va beaucoup faire parler d'elle



Qu'est ce qui change ? 

Les établissements de paiement ne sont pas des banques, mais presque. Ils ont été introduits, comme les banques participatives, par la Loi bancaire de 2015. Ils sont assimilés aux établissements de crédit. Concrètement, ils peuvent récolter des dépôts (à hauteur de 20.000 DH), permettre des retraits sur les comptes de la clientèle (comptes de paiement), faire des opérations de transfert de fonds, des opérations de paiement par tout moyen de communication à distance, dont le mobile notamment, des prélèvements de paiement, des opérations de paiement par carte et l’exécution de virements. Les établissements de paiement ne sont en revanche pas autorisés à effectuer les opérations de paiement par chèque, par lettre de change ou par mandat postal. Ces opérations sont réservées exclusivement aux banques. "Avec cette nouveauté, les banques perdent le dernier volet de leur monopole qui est celui de la collecte des dépôts et de la distribution des moyens de paiement généralisés, au profit d’autres émetteurs comme les opérateurs télécoms ou encore des entreprises de transfert de cash", indiquait récemment Ahmed Rahhou, président de CIH Bank dans une interview récente. "C’est un projet qui va démarrer en 2018. Les premières expériences de transferts par le mobile de compte à compte verront le jour dans les prochaines semaines", disait-il il y a quelques semaines. 


 


Comment ça marche 
Les établissements de paiement ouvrent des « comptes de paiement » à leurs clients qui peuvent effectuer toutes les opérations de paiement mentionnées plus haut dans l'article. Le paiement ne peut à aucun moment présenter une position débitrice. Les fonds de la clientèle sont obligatoirement déposés par l’établissement de paiement dans un compte (compte de cantonnement) auprès d’un établissement de crédit.


 

Naps a pris de l'avance, Wafa Cash profite du réseau 
Naps, filiale de M2M a pris de l'avance sur ce segment. La société se prépare depuis 2012 pour ce feu vert réglementaire. En revanche, Wafa Cash, du haut de son réseau de 2.000 agences, n'a pas besoin de développer un modèle disruptif pour s'installer confortablement à la tête de ce marché, profitant des synergies avec sa banque maison-mère. Mais le lancement du m-paiement, qui est l'une des applications majeures de cette nouveauté sectorielle peut amener de nouveaux entrants sur ce marché, aux modèles disruptifs, susceptibles au moins perturber ce segment de marché qui a d'abord des objectifs d'inclusion financière. 

 

 

 

BAM

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