Jeudi 04 Avril 2019

Ces entreprises s'arrachent pour leurs actionnaires

Analyse du Marché Boursier Marocain

Nous relevons 12 entreprises qui vont distribuer plus de 100% de leurs bénéfices cette année. Elles opèrent dans différents secteurs, plus au moins concurrentiels, et pour certaines investir n'est pas du tout opportun actuellement. D'autres veulent donner au marché des signaux sur le caractère passager de la baisse de leurs résultats et que la progression des bénéfices va reprendre. Une dernière catégorie remonte du cash à des actionnaires souhaitant l'utiliser différemment. 

 

Les résultats des entreprises sont désormais connus et leurs dividendes aussi. En 2019, elles vont distribuer plus de 21 Mds de dirhams de dividendes. Une douzaine vont distribuer plus que le résultat réalisé courant l'exercice 2018. Certaines distribueront près d'une fois et demi leur résultats 2018 au grand bonheur de leurs actionnaires. L'histoire a démontré que les investisseurs au Maroc, à tort ou à raison, sont extrêmement regardants sur le comportement du dividende et beaucoup moins sur la valeur de l'entreprise. Beaucoup estiment que la bonne santé d'une société se mesure à sa capacité à générer du cash et à distribuer du dividendes. D'ailleurs, les traders réagissent souvent positivement à une hausse de dividende, tandis qu’ils accueillent sa baisse plus négativement qu'une baisse des bénéfices. Ils apprécient tout particulièrement les entreprises généreuses en matière de dividendes, lors de périodes d’instabilité boursière ou de taux bas, couplé à une inflation maîtrisée, comme c’est le cas actuellement au Maroc. Profiter de ce biais psychologique consiste à dire que les entreprises qui puisent régulièrement dans leur cash pour rémunérer leur actionnaires peuvent constituer un coussin anti-crise si la Bourse poursuit sa chute en 2019.

 

Des pay-out qui dépassent 140% 

 

Le taux de distribution (Pay-out) moyen des entreprises cotées, légèrement inférieur à 80%, reste tout de même élevé par rapport à d’autres pays. La France par exemple, affiche un taux de distribution moyen de 68% (entre 2005 et 2015), selon Oxfam. Le pay-out au Royaume-Uni est de 60% et 57% pour le Japon. La moyenne s'établirait à 55% en Europe et à 48% aux Etats-Unis. 

Nous relevons 12 entreprises qui vont distribuer plus de 100% de leurs bénéfices cette année. Elles opèrent dans différents secteurs, plus au moins concurrentiels, et pour certaines investir n'est pas du tout opportun actuellement. D'autres veulent donner au marché des signaux sur le caractère passager de la baisse de leurs résultats et que la progression des bénéfices va reprendre. Une dernière catégorie remonte du cash à des actionnaires souhaitant l'utiliser différemment. Voici la liste* : 

 

Managem : 145%
Marsa Maroc : 141%
CMT : 140%
Salafin : 135,6%
Cosumar : 118%
Afma : 115,5%
Taqa Morocco : 114%
Ciments du Maroc : 113,5%
LafargeHolcim : 106,1%
AutoHall : 105,1%
Boissons du Maroc : 102,8%
Sonasid : 101,8%
*Calculs Upline - sauf Ciments du Maroc. 

 

La distribution d'un dividende n'enrichit pas systématiquement l'actionnaire

Il est utile de rappeler que le dividende en lui-même ne crée pas systématiquement de la richesse pour l’actionnaire, car le jour du détachement du dividende, l’action perd en valeur exactement la même somme. En clair, quand une société verse un dividende à un actionnaire, celui-ci ne fait que récupérer une partie de son patrimoine sous forme de numéraire. 

Pour mieux comprendre, imaginons que vous achetiez une action à 100 DH la veille d’une distribution de dividende. Si le lendemain, vous recevez 5 DH de dividende et que l’action vaut toujours 100 DH, alors vous vous seriez enrichi de 5 DH en un jour et quasiment sans aucun risque. En réalité, le jour de détachement de dividende, l’action va coter directement à 95 DH en cours de référence, ne créant donc aucune richesse pour l’actionnaire qui aura avec les 5 DH de dividende toujours 100 DH.

Du point de vue de l’actionnaire, le calcul est simple. Il aura certes perçu 5 DH en cash, mais son action ne valant plus que 95 DH, son patrimoine restera de 100 DH, comme auparavant. L’actionnaire ne se sera donc pas enrichi. En réalité, demander un dividende revient à dire que l’argent distribué sera mieux utilisé par l’actionnaire que par la société. C'est le cas par exemple des gestionnaires de fonds qui eux vont réinvestir (généralement) ce dividende ou le distribuer à leurs investisseurs qui eux vont le faire.

Ceci est également vrai entre maison-mère et filiale, la maison-mère ayant besoin de liquidités pour faire d'autres investissements ou répondre à des problématiques d'équilibre financier. 

Pour un investisseur particulier, tout se joue avant la distribution du dividende en essayant de réaliser une plus-value la plus proche possible du montant du dividende. Les bons pères de famille chercheront des entreprises qui offrent un rendement régulier et dont le cours et orienté à la hausse sur le long terme pour gagner sur tous les fronts. 

 

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