Samedi 28 Mars 2015

BMCE : le dividende de léinternationalité

Analyse du Marché Boursier Marocain

Le groupe BMCE Bank vient de réaliser des résultats record pour l’année 2014. «Des performances historiques», pour reprendre le commentaire de son top management, lors d’une rencontre avec les médias et les analystes, organisée récemment au siège de la banque à Casablanca.

 

Les agrégats affichés à fin 2014 sont à apprécier en faisant référence à une date-clé dans l’histoire de BMCE Bank, à savoir 1995, l’année de sa privatisation. C’est le président Othman Benjelloun, présent lors de la présentation des résultats, qui a tenu à commenter cette tendance tracée au cours de deux décennies. En effet, les fonds propres ont été multipliés par cinq en 20 ans, atteignant plus de 16 milliards de DH. Le résultat net part du groupe (RNPG), en frôlant les 2 milliards de DH, est 6 fois supérieur à celui de 1995. Le total bilan, le volume des dépôts, ou encore le nombre d’agences sont 7 fois plus importants que leurs niveaux d’il y a vingt ans. Le PNB, situé à 11,5 milliards de DH, est 8 fois plus élevé que celui de 1995. 

De son côté, Brahim Benjelloun-Touimi, administrateur Directeur général délégué du Groupe, a comparé les résultats 2014 à ceux réalisés ces quatre dernières années, période de la mise en oeuvre du Plan stratégique de développement 2012-2015. Le niveau du RNPG représente plus du double de celui de 2011. Le RBE consolidé, révélateur de la performance opérationnelle, à 5 milliards de DH, croît depuis quatre ans à un rythme moyen annuel de plus de +18%. Le PNB du Groupe a progressé de 12% en moyenne par an. Le coefficient d’exploitation, à 56,5% en 2014, a baissé de 6,5 points de pourcentage en quatre ans. Enfin, la rentabilité, mesurée par le ROE consolidé en 2014, est presque deux fois supérieure à celle d'il y a 4 ans.

La ventilation des résultats 2014 laisse apparaître une montée en puissance de la maison-mère qui contribue, à elle seule, à plus de la moitié (52%) contre 40% en 2011. La plateforme européenne (Madrid, Paris, Londres) renoue avec les bénéfices et contribue à hauteur de 6% au RNPG. L’Afrique subsaharienne représente plus de 25% des résultats consolidés, avec une contribution qui augmente de 19% en moyenne par an depuis 2011. La répartition du PNB révèle, quant à elle, la prédominance de la part générée à travers la marge d’intérêts (67%). En revanche, la sinistralité a sensiblement augmenté d’une année à l’autre. Le coût net du risque a atteint 1,77 milliard de DH à fin 2014, en hausse de 37% par rapport à 2013. Mais le taux de contentieux est resté stable au niveau de 6,4%.

 

Présent dans 30 pays, en Afrique et en Europe, le groupe BMCE Bank ne cesse de s’agrandir et de se diversifier. Son président a voulu marquer cette internationalisation croissante en prenant une initiative très symbolique. L’idée consiste à capitaliser sur la marque «Bank of Africa» en l’accolant à la marque «BMCE Bank». «Je fais référence à la possibilité, une fois les modifications statutaires opérées par assemblée générale extraordinaire, d’utiliser indifféremment l’abréviatif BMCE Bank ou celui, additionnel, de BMCE Bank of Africa», a annoncé Othman Benjelloun.

 

Taux directeur : «Nous avons capté le signal de détente !»

Pourquoi les banques tardent-elles à répercuter la baisse à deux reprises du taux directeur de Bank Al-Maghrib ? «Les banques ont réagi positivement à ce signal de détente qui nous a été donné par la Banque centrale», estime Mfadel El Halaissi, DG à BMCE Bank, chargé de la banque d’entreprise. Et d’ajouter : «Nous sommes les premiers à avoir baissé le taux des crédits à l’investissement destinés aux PME-PMI, passant de 6 à 5,10%». De son côté, Omar Tazi, DG chargé de la banque des particuliers, estime que la meilleure preuve de la réaction du groupe BMCE Bank à la décision de BAM n’est autre que la croissance des parts de marché au niveau des «crédits». «Pour un crédit immobilier à taux fixe sur une échéance de 25 ans, nous proposons un taux de 5%, et parfois moins», précise Tazi.

 

Immobilier : Des engagements sûrs et diversifiés...

Crise ou pas crise, l’atonie caractérisant le secteur de l’immobilier ne semble pas avoir impacté les résultats du groupe BMCE Bank. Les engagements de la banque dans l’immobilier, soit 11,3 milliards de DH, représentent 17% des engagements de l’ensemble du secteur bancaire (67 milliards de DH). «Le portefeuille de nos engagements est très diversifié», rassure Brahim Benjelloun-Touimi. Selon lui, il n’y a pas de quoi s’inquiéter, d’autant plus que les stress-tests ont montré que, même en cas de scénario catastrophe, l’impact serait limité et ne dépasserait guère un point de pourcentage en termes de ratio de solvabilité.

 

Juste un problème d’inadéquation

Pour Mfadel El Halaissi, le secteur de l’immobilier ne peut être en difficulté dans un pays émergent où la demande en logements ne cesse de croître. Le DG du groupe insiste sur une double inadéquation caractérisant le secteur de l’immobilier. D’une part, entre la demande et l’offre car, désormais, il va falloir cibler les produits associés à une demande effective. D’autre part, l’inadéquation du mode de financement par rapport aux projets. Les promoteurs immobiliers ont tendance à s’endetter à court terme pour financer des projets à moyen ou long terme. «La plupart des sociétés immobilières ont un problème de trésorerie et de liquidité, et non pas un problème de solvabilité».

 

Source : Finances News Hebdo 

 

 

 

 

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