Samedi 17 Juin 2017

Trump durcit la politique américaine envers Cuba

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Donald Trump a annoncé vendredi une politique américaine plus restrictive envers Cuba, sans toutefois remettre en cause les principaux aspects de la détente mise en place par son prédécesseur Barack Obama.

"Avec l'aide de Dieu, nous connaîtrons bientôt un Cuba libre", a lancé le président américain dans un discours à Miami, sous les applaudissements d'une foule de Cubano-Américains.

Parmi eux était présent l'ancien candidat à l'investiture républicaine Marco Rubio, l'un des artisans de cette révision qui fera l'objet d'une directive présidentielle.

"Dès aujourd'hui, j'annule l'accord complètement à sens unique de la précédente administration", a proclamé Donald Trump.

La nouvelle politique cubaine de Washington consistera principalement à faire appliquer plus strictement l'interdiction des voyages touristiques sur l'île aux ressortissants américains et à restreindre les liens commerciaux entre les entreprises américaines et le secteur militaire cubain.

Les Américains qui se rendent à Cuba doivent théoriquement justifier leur déplacement par une raison, qu'elle soit professionnelle, humanitaire ou autre, et se faire accompagner d'un guide, conditions fréquemment ignorées.

Les forces armées à Cuba ont quant à elle une présence tentaculaire dans l'économie du pays, en particulier dans le tourisme où elles possèdent par le biais du conglomérat GAESA la plupart des hôtels, notamment dans le vieux La Havane.

D'après des économistes cubains, GAESA, dont la création remonte aux années 1980, procure à l'Etat de 40 à 60% de ses revenus en devises étrangères.

Le conglomérat est propriétaire de quasiment tous les supermarchés ou magasins de l'île qui vendent des produits importés.

"Nous ne voulons pas que les dollars américains servent à soutenir un monopole militaire qui exploite et maltraite les citoyens de Cuba", a souligné Donald Trump.

Les compagnies aériennes et les croisiéristes américains pourront toutefois continuer à desservir le pays, même s'ils s'inquiètent du risque d'une baisse de la demande.

Le gouvernement américain n'a pas non plus l'intention de "perturber" des accords commerciaux déjà en vigueur, comme celui conclu par Starwood Hotels, propriété du groupe Marriott International, pour gérer un hôtel historique de La Havane, indique-t-on de source autorisée. DÉTRICOTER L'HÉRITAGE OBAMA

Donald Trump, qui avait promis avant son élection de durcir la politique envers Cuba, ne remet pas en cause le rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et La Havane qui date de juillet 2015.

Il ne touche pas non plus aux liaisons aériennes commerciales directes, ni à la levée des limites à la quantité de cigares et de rhum que les Américains peuvent rapporter, pour leur usage personnel, à l'issue de leur séjour sur l'île.

Ces changements illustrent cependant une nouvelle fois la volonté de Donald Trump de détricoter l'héritage de son prédécesseur, après le retrait de l'accord sur le climat et la remise en cause de la loi sur l'assurance médicale (Obamacare).

Le président américain a justifié sa décision en se plaçant sur le terrain des droits de l'homme.

"Nous ne serons plus silencieux face à l'oppression communiste", a-t-il lancé à Miami, dans le quartier emblématique de Little Havana où il a prononcé son allocution.

Ses collaborateurs font valoir que l'ouverture historique prônée par Barack Obama ne s'est pas traduite par une amélioration du sort des Cubains en matière de droits civiques alors qu'elle a considérablement bénéficié au régime cubain sur un plan financier.

"On connaît peu de politiques qui ont été aussi insensées que l'accord terrible et peu judicieux de la précédente administration avec le régime Castro", a déclaré Trump.

Les détracteurs du président américain se demandent pourquoi ce dernier insiste sur les droits de l'homme à Cuba alors que le sujet ne semble pas le préoccuper outre-mesure dans d'autres parties du monde.

Les groupes de défense des droits de l'homme estiment également qu'isoler l'île à nouveau, comme ce fut le cas pendant un demi-siècle d'embargo américain, pourrait aggraver la situation en renforçant la main des franges les plus dures du régime. 

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