Paris, 8 avr 2020 (AFP) - C'est la pire performance trimestrielle de l'économie française depuis 1945: avec une grande partie de son économie à l'arrêt en raison de l'épidémie du Covid-19, le pays est entré en récession avec une chute historique de 6% du PIB de janvier à mars 2020.
Au moment où le bilan humain ne cesse de s'alourdir, dépassant les 10.000 morts dans le pays, ce chiffre publié mercredi par la Banque de France témoigne des brutales pertes d'activité notamment dans les secteurs de la construction, du commerce, des transports, de l'hébergement et de la restauration.
L'activité a notamment été inférieure d'environ un tiers (-32%) à la normale sur les quinze derniers jours de mars, alors que le confinement, commencé le 17 mars, doit durer au moins jusqu'au 15 avril.
Autre record selon la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.: le recours au chômage partiel a été demandé pour 5,8 millions de salariés en France, soit un sur quatre dans le secteur privé, ce qui pourrait coûter 19,6 milliards d'euros en trois mois.
Les Français sont plus que jamais appelés à rester chez eux. L'entrée en vigueur mercredi de nouvelles restrictions montrent qu'autorités et soignants craignent un relâchement avec le retour des beaux jours en pleines vacances de Pâques (en zone C pour le moment, Ile-de-France et Occitanie), comme l'ont montré de nombreuses images de promeneurs dans différentes parties du pays.
Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a autorisé les préfets, en lien avec les maires, à durcir les mesures en cas de relâchement.
Les choses n'ont pas traîné dans la capitale et dans quatre autres départements franciliens, où toute activité sportive individuelle est interdite à compter de mercredi, de 10h00 à 19h00, face au nombre inhabituel de "joggeurs" multipliant les sorties.