Mercredi 31 Janvier 2024

La Fed confrontée à la question du calendrier des baisses de taux

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Quand la Fed va-t-elle commencer à baisser ses taux d'intérêt? C'est la question de plus en plus pressante qui est au coeur de la réunion monétaire se terminant mercredi, après des chiffres récents meilleurs qu'attendu sur l'inflation et la croissance américaine.

"Les données existantes sont incroyablement bonnes", rappelait ainsi en début de semaine la cheffe économiste de KPMG, Diane Swonk, dans un article de blog.

Or, tant le président de l'institution que ses principaux membres n'ont cessé de le répéter: les décisions à venir concernant la politique monétaire seront dictées par l'évolution des principaux indices.

Et ces indices auront très certainement été au centre des discussions du Comité monétaire (FOMC) qui ont débuté mardi matin et s'achèvent mercredi à la mi-journée.

La Fed publiera un communiqué à 14H00 (19H00 GMT), et son président Jerome Powell, tiendra une conférence de presse trente minutes plus tard.

Après avoir relevé ses taux à 11 reprises entre mars 2022 et juillet 2023 face à l'inflation, les faisant grimper de 5 points jusqu'à la fourchette de 5,25-5,50%, la Réserve fédérale songe à les abaisser à l'avenir.

Ses responsables ont signalé en décembre qu'ils anticipent trois ou quatre baisses cette année, mais sans préciser quand cela pourrait débuter.





Dès mars, s'aventurent certains. Plutôt en mai pour la majorité des acteurs de marché, d'après l'évaluation de CME Group.

Car les chiffres de l'inflation PCE, la mesure privilégiée par la Fed et qu'elle veut ramener à 2%, ont été publiés la semaine dernière, et ont amené une touche d'optimisme.

L'inflation sous-jacente - qui exclut l'énergie et l'alimentation - est au plus bas depuis près de trois ans, à 2,9%.

Cela signifie que la cible des 2% pourrait donc bientôt être atteinte.

D'autant que la pression politique commence à se faire sentir: le président américain Joe Biden a fait de la réussite économique un de ses principaux axes de campagnes, alors que son principal concurrent républicain, son prédécesseur Donald Trump, l'attaque précisément sur le sujet.

Dans les sondages, une majorité d'Américains n'est pas satisfaite de l'état de l'économie et de la manière dont elle est gérée par Joe Biden, malgré les chiffres résolument bons du chômage, au plus bas depuis la pandémie, et de la croissance.

L'économie américaine s'est montrée bien plus vigoureuse que prévu en 2023, la croissance de son PIB s'accélérant même par rapport à 2022, à 2,5%. Et elle n'a finalement pas connu, loin de là, la récession tant annoncée.

Le taux de chômage, lui, est toujours à ses niveaux les plus bas depuis 50 ans, à 3,7% en décembre.



Mais la hausse des taux a renchéri le coût des emprunts, notamment immobiliers, alors que l'inflation est venue rogner le pouvoir d'achat des ménages, même si les salaires ont dans l'ensemble progressé.

"Nous sommes pleinement concentrés sur notre volonté de restaurer la stabilité des prix", a rappelé dans une interview la présidente de la Fed de San Francisco, Mary Daly, nouvelle membre votante du FOMC, "et de le faire bien sûr aussi doucement que possible, mais il nous reste du travail".

Reste que même les consommateurs semblent se montrer désormais optimistes: l'indice de confiance du Conference Board a atteint mardi son plus haut niveau depuis décembre 2021.

Selon la cheffe économiste responsable de l'enquête, Dana Peterson, ce renforcement du moral du consommateur "reflète une inflation plus faible, l'anticipation de taux d'intérêt plus bas à l'avenir et des conditions du marché du travail globalement favorables alors que les compagnies continuent d'embaucher".

La principale conseillère économique de Joe Biden, Lael Brainard s'est empressée de se féliciter de meilleur moral des ménages: "Dans le cadre du programme de croissance du président Joe Biden, la confiance des consommateurs est en train de franchir un cap, reflétant l'augmentation de la richesse, des salaires et de l'emploi par rapport à avant la pandémie, ainsi que la baisse de l'inflation à 2% au cours des six derniers mois", a déclaré la conseillère.

Le FOMC a, comme chaque année lors de sa réunion de janvier, quatre nouveaux votants.

La Banque centrale européenne (BCE), qui a tenu sa réunion jeudi, a laissé ses taux d'intérêt inchangés et a douché les espoirs de ceux qui attendaient des indications sur un assouplissement.

Fed

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